Un 14 juillet bleu blanc sexe - Histoires de Sexe

Un 14 juillet bleu blanc sexe

... s’appelle Georges Dupond.
— Plus Dupond que Lajoie, alors. Quoique… Un sacré vicelard. J’ai jamais pu le blairer, si je peux me permettre.
— Je ne vous en ferai pas le reproche. Oublions-le. Vous êtes vraiment très élégante, Marianne. Le bleu vous va à ravir. Vous ne trouvez pas, Monsieur Muller ?
— Elle ferait un buste parfait dans les mairies, si ça n’était pas pris pour une provocation par vos adversaires, de la gauche radicale à la droite dure.
— Et vous-même, où vous situez-vous sur l’échiquier ?
— Ne m’en veuillez pas, mais un jour comme celui-ci, j’ai une furieuse envie de voter blanc, et pas mollement.
— Vous avez raison ! Trêve de politique ! Santé ! À vous Marianne, à la République et à la France ! Je vous laisse en excellente compagnie…

⁂

— Et moi, j’ai une furieuse envie de te gifler, et pas plus mollement, marmonne Marianne entre ses dents, alors que leNumber One s’éloigne. Tu ne l’aurais pas volé, satyre…
— Surtout, ne te retiens pas, ce serait l’apothéose…
— Ça t’amuse, de jouer avec le feu ?
— C’est mon côté éternel gamin. Et puis c’est toi qui as commencé. Là, j’ai des visions affolantes d’une Marianne à peine vêtue d’un bonnet phrygien et d’une délicieuse petite culotte immaculée sur les barricades. Ah, la République en marche ! Je frise l’auto-combustion.

Elle ne relève pas, mais une lueur dans son regard me confirme qu’elle a manifestement un dossier très urgent à traiter. Un éternel et délicieux sentiment de déjà-vu m’envahit.

— ...

... Bon, on y va, alors ?
— À vos ordres, Madame la Ministre…

Mine de rien, elle s’embourgeoise, Marianne. Le trajet, on l’a fait en bagnole, et pas en Vélib’ de fonction. Mais que voulez-vous, c’était une urgence… J’ai demandé au chauffeur s’il pouvait brancher la sirène et les gyrophares, mais elle n’a pas voulu. Tant pis pour le vieux gamin, tant mieux pour la discrétion, mon propre ministère. C’était plutôt bath, le sien, de ministère, hauts plafonds et moulures dorées à la feuille, mais elle m’a aussitôt branché sur un tour du propriétaire bien plus intime : on s’est installés dans le bureau, et même sur le bureau. Oui, décidément, elle évolue, Marianne. On dirait bien que ça l’excite, les ors de la République, en particulier quand c’est un furieux citoyen qui la trousse en révolutionnaire et procède à un très sommaire droit d’inventaire.

⁂

— Oh putain, mon salaud, ce que c’était bon, avoue Marianne en réajustant soigneusement ce qui fut escamoté avec moins de précaution. Ça faisait longtemps…
— N’exagérons rien. Quatre jours à peine, si je compte bien. Le jour de la Saint-Ulrich.
— C’est qui, ce con-là ?
— Un moine, je suppose.
— Tu t’y connais en moines ? Pas trop ton style de vie.
— Je m’y connais en gonzesses. À la Saint-Vladimir, les bourgeoises cèdent à tous leurs désirs. La preuve…
— Non mais t’as vu comment tu me causes ? Salope, passe encore, mais bourge… Et puis, d’où sors-tu toutes ces vieilleries d’almanach, Victor ? T’as viré catho intégriste ?
— ...