Un 14 juillet bleu blanc sexe
Datte: 07/05/2025,
Catégories:
fh,
piscine,
hotel,
anniversai,
amour,
portrait,
Auteur: Amarcord, Source: Revebebe
... Nathalie. Tu en as parfaitement le droit. On ne s’est rien promis. Je ne te fais pas de reproches.
— C’est presque dommage… Victor, s’il te plaît. Je n’aime pas t’entendre parler avec cette voix-là.
— Qu’est-ce qu’elle te dit, ma voix ? Tu ne vas pas prétendre que je suis possessif, jaloux ?
— Non, pire que ça. Tu es déçu.
— C’est bien possible.
— Je le comprends.
— Je te comprends aussi. Qu’est-ce qu’ils ont de plus que moi, ces hommes-là, après tout, à part l’argent, le charisme et le pouvoir ?
— Il leur manque une chose. Je ne les aime pas.
— Tu veux que je les plaigne ? Tu veux que je te plaigne ?
— C’est le moment de te sortir la fameuse excuse : ce n’est pas ce que tu crois.
— Tu n’as pas couché avec cet empereur des media ? Tu ne t’es pas fait sauter hier soir par le petit génie de la technologie ?
— Si, c’est vrai. Mais je ne suis pas une pute. Même de luxe.
— Je ne me permettrais jamais de te le dire. Ni de le penser.
— Alors viens, je t’en prie. Maintenant. Je t’attends.
Ma vie amoureuse était schizophrène, coincée entre Neuilly et Billancourt. Je restais toujours le fils de métallo avec ses complexes et ses prudences, celui qui n’osait pas revendiquer plus haut que sa condition, qui se contentait de ce qu’on lui offrait. Et qui se sentait pourtant coupable de maintenir secrète cette double liaison, quand toutes deux assumaient leurs amants de passage avec un parfait aplomb. Rouge ou bleue, brune ou blonde, quelle que soit l’amante, nous n’étions ...
... pas du même monde.
J’avais pourtant la conviction que, même d’une façon désinvolte, l’une et l’autre m’aimaient sincèrement. Mais je craignais de n’être qu’un passager clandestin, ou dans le meilleur des cas, une récréation.
Je m’en contentai. Qui aurait osé se plaindre d’entretenir deux relations parallèles, même intermittentes, avec un troublant top modèle et une ravissante chieuse ? Il y a pire karma : deux belles filles qui défaisaient mon lit pour mieux dresser mon pieu. Ça me faisait de bien jolies fleurs à effeuiller, quatre sourires irrésistibles à savourer recto verso, et davantage encore de lèvres douces à franchir pour des baisers profonds. Mais en amour, on ne compte pas et, au risque de surprendre, ce qui me frustrait le plus, c’était que la plupart du temps qu’elles m’accordaient, nous le passions au lit, et formidablement, mais que je rêvais paradoxalement de vivre aussi avec elles des moments de simple complicité quotidienne, voire des moments d’ennui, allez savoir.
Que s’est-il passé pendant les 22 ans qui ont suivi ? Dois-je vraiment vous le dire ? Beaucoup d’images et de sensations se bousculent, un peu confuses dans ce brouillard épais qui a enveloppé bien des épisodes de ma vie.
Disons que j’ai bien servi l’État.
Désolé, je crois bien que je vais garder la page blanche.
⁂
— Alors Victor, qu’en pensez-vous, de votre première Garden Party à l’Elysée ?(2)
Pierre dirige un cabinet ministériel, il est aussi un camarade de promotion, à ...