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La résonance magnétique des talons aiguilles sur le ciment
Datte: 04/05/2025, Catégories: cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme BDSM / Fétichisme Auteur: Landeline-Rose Redinger, Source: Revebebe
... cette longue file d’hommes alignés et cachés n’était en somme qu’une succession d’unité et cela me rendait à un bonheur extatique, un doux ravissement, que mon corps entier traduisait en animation humide. Mon lent périple m’emmenait vers la jouissance. Jusqu’au sang, mes lèvres se pinçaient. Je craignais que mon corps s’immobilise, que mes muscles se figent, qu’une totale contracture me statufie. Je luttais contre les fourmillements de mes doigts qui cherchaient à partir vers mon entrejambe. Je me battais contre les injonctions du désir, je maîtrisais l’invisible maître qui voulait me soumettre. Les yeux mi-clos, j’imaginais les sexes tendus où perlait le jus, qui pour certains déjà devait s’épancher ; je passais sur mes lèvres rouges ma langue humide tout comme si chaque gland s’ingéniait à les forcer. Les halètements des hommes et le bruit huileux de leurs mains pistonnant leur sexe, la sécheresse de mes talons faisait une philharmonie en cette cathédrale. Qu’on ne touche pas mon corps accroissait tant mon plaisir que je dus frôler l’évanouissement aux portes d’un orgasme qui menaçait de me lancer au sol. Je repris conscience et engageai un pas plus assuré sur le ciment ciré. Comme un crescendo du vent, la jouissance des hommes n’en faisait plus qu’une. À quelques encablures de là, j’apercevais un rai vertical de lumière. Arrivée au seuil de ce rai, j’entendis l’ultime jouissance des hommes comme undeus kyrie, puis le son étouffé des corps qui s’affaissent d’épuisement sur le sol. Après la fermeture de la grande porte de sortie, je glissais mes escarpins dans mon grand sac, chaussais mes Pigalle Louboutin. Un taxi m’attendait. Lorsque je le quittais, une auréole marquait visiblement la banquette. J’ai souri de ce que j’étais capable de donner aux hommes.