1. La résonance magnétique des talons aiguilles sur le ciment


    Datte: 04/05/2025, Catégories: cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme BDSM / Fétichisme Auteur: Landeline-Rose Redinger, Source: Revebebe

    ... visage. Une signature électronique approximative sur l’écran de sa machine, et je me retrouvais là, dans l’entrebâillement de ma porte avec le cœur battant et les mains tremblantes. J’étais dans la joie du désir. Si vous m’avez connue jadis, qui alors sait mieux que vous que j’ai succombé ardemment aux tentations charnelles, qu’une armée dressée devant moi ne tardait pas à mettre genoux à terre. Vous savez l’arrogance de ma bouche, la volatilité de mes mains. Étiez-vous de ceux qui bousculaient mes courbes ?
    
    Mais voilà, la règle est la règle, et ouvrant le carton élégant qui renfermait mes escarpins, je fus en proie à les chausser de suite, je dus lutter contre ce désir-là. Je me fis violence et les remisais où pas plus que moi nul n’irait, que ce fût Albane ou un amant rêveur.
    
    Le jour venu, la porte s’ouvrirait sur une longue allée cimentée et au seuil de la demeure je chausserai mes escarpins, et semblablement aux hommes de cette maison j’entendrai en écho le claquement sec des talons sur le ciment. Mais ne vous méprenez pas, cette architecture dont je fais le personnage de mon récit, celle-ci n’est en rien impersonnelle, lourde ou disgracieuse. Non, en somme, il faut rendre hommage à l’architecte, celui-là même qui de par le monde a laissé son empreinte, sa signature. Son crédo : le ciment, le métal.
    
    Et au centre même de l’édifice où je me situe, je dirais qu’il en est de la perfection du bâtiment comme il en va des jolies femmes. La légèreté architecturale, ...
    ... ligne de fuite et ombres portées, ma silhouette sur des talons posée et voilà l’harmonie. C’est ainsi, j’ai été choisie, mais d’autres auraient pu l’être ou le seront.
    
    Que nos corps soient élancés ou nos chairs opulentes, nous sommes bien muses tour à tour des poètes, modèles des statuaires ou objet sexuel d’un homme, d’une tribu, d’un clan. Je suis pour l’heure la femme choisie, non par un clan, non par une tribu, mais bien par des inconnus, dont le point commun, le but outre d’être de la classe des dominants, jouissent d’être possédés par la soumission, agenouillés par le plaisir aliénant de la résonance magnétique des talons aiguilles sur le ciment.
    
    On peut aisément voir chez ces gentlemen en costumes trois-pièces, une farouche volonté d’avilissement, propre aux hommes de pouvoir. Ceux-là s’effacent et se fondent avec perfection dans la vie sociale, prêts à se damner pour l’application des lois, prompts à juger s’ils sont juges, à veiller au respect et à la probité s’ils sont élus, à l’application des règles s’ils sont chefs de groupes.
    
    Par le passé, j’ai visité des lieux sordides, je ne les ai pas abandonnés d’ailleurs, vous connaissez mon goût du luxe, ma ferveur devant les jolies choses. Je suis une fille aisée d’essence bourgeoise. Bon, vous savez aussi quelle infatigable travailleuse je suis. Je n’ai jamais ménagé ma peine. Je ne vole pas l’argent qui me revient, n’est-ce pas ?
    
    Alors je dois bien le dire, entrer ou plus justement pénétrer dans cette vaste et ...
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