Sophie (partie I)
Datte: 21/03/2025,
Catégories:
fh,
extracon,
Collègues / Travail
caresses,
nopéné,
québec,
Auteur: Rb07, Source: Revebebe
... un oiseau pour lequel on laisse la porte de la cage ouverte, les pépiements de Noémie revenant au bercail étaient aussi agréables que le silence de lorsqu’elle était partie profiter pleinement de son état de volatile. Bien entendu, c’était surtout lorsque Noémie était à l’extérieur que les occasions de voir Sophie étaient les plus fréquentes, ce qui ne nous empêchait pas de nous rencontrer même si sa douce était au bercail.
Il y eut cette première fois où Sophie avait été affectée à des quarts de travail de nuit, dans un creux entre deux vagues d’hospitalisations dues à la COVID(ce que nous espérions bien naïvement à l’époque qui serait en fait le prélude du « retour à la normale »). Elle se retrouvait souvent pendant de longues heures à se tourner les pouces, en attendant qu’un collègue ou qu’une quelconque machine ne la sollicite d’une série de « bip » répétés. C’était l’automne, les journées étaient déjà bien courtes, il tombait une fine pluie froide. Les feuilles jaunies et brunies s’accrochaient encore aux arbres, mais le vent qui soufflait allait bientôt avoir raison de leur entêtement. J’avais eu du boulot pour une bonne part de la soirée, et, seul dans le grand espace ouvert où se trouvait mon poste de travail, j’avais eu le loisir d’écrire quelques petits courriels à Sophie sans avoir à m’assurer que j’étais à l’abri des regards indiscrets. Après un moment, la conversation devint en temps réel, un message de sa part arrivant à peine quelques minutes après que ...
... je lui en ai envoyé un.
— Ça semble être calme de ton côté. Tu ne devrais pas travailler plutôt que de m’écrire ?
— Je m’emmerde. J’ai une tonne de paperasse à faire et c’est complètement mort ici.
Pour une femme qui travaillait dans un hôpital, je trouvais son humour plutôt décapant.
— Ce doit être l’automne, continua-t-elle, je manque toujours un peu d’énergie à ce temps-ci de l’année.
J’étais affecté du même mal : le manque de lumière affectait mon entrain. L’automne, le travail me paraissait toujours un peu plus pénible. Je compatissais avec elle.
— Je termine bientôt. J’ai facilement une heure de libre avant de devoir me rapporter à la maison. Tu voudrais un peu de compagnie ?
J’avais envoyé mon message sans trop y penser. J’imaginais que je pouvais simplement passer lui faire coucou avant de rentrer chez moi. La réponse de Sophie ne se fit pas attendre très longtemps.
— Oh oui !
Mon bureau n’était qu’à quelques kilomètres de là où elle bossait. Soufflé par le vent, j’allais y être en moins de deux. Soudainement, je ne savais pas à quel point c’était possible pour moi de rester furtif tout en me rendant sur son lieu de travail, même pour une rencontre très amicale. Elle vint au-devant de ma préoccupation.
— Viens me rejoindre à l’entrée de la clinique de jour. Il n’y aura personne. Je pourrai t’ouvrir.
— J’y serai dans 15 minutes !
Et ainsi, j’enfilai mon pantalon et ma veste de pluie et je filai sur mon vélo à travers les rues noires, ...