Premier rendez-vous - Histoires de Sexe

Premier rendez-vous

... à temps. Ainsi vêtue, il lui sembla que tous les regards étaient braqués sur elle. Elle regarda discrètement autour d’elle pour détailler les passagers du bus. Chacun paraissait plongé qui dans son livre, qui dans son téléphone, mais en dépit de cela, elle était certaine qu’ils la regardaient. Non. Plutôt qu’ils la déshabillaient du regard. La dévoraient presque. Elle savoura cette sensation inconnue jusqu’alors. Faisant mine de rien, elle bougea légèrement dans son siège et fit innocemment remonter un peu le pan de sa robe à mi-cuisse. Et elle observa. Elle s’amusa de voir le jeune homme en face d’elle tenter de tordre discrètement son regard pour entrapercevoir cette parcelle de peau dévoilée. Elle réalisa que sa poitrine d’habitude discrète paraissait exercer un magnétisme puissant. Le plus nouveau et le plus étrange fut ce sentiment de regard courroucé des autres femmes dans le bus. Comme si d’un coup, la solidarité féminine s’était évaporée pour laisser la place à une compétition féroce, à qui parviendrait à capturer le regard avide des hommes autour. Elle sourit. Le contraste entre la Martha, femme au foyer docile et ordinaire, mère de trois enfants, et Clara, femme fatale qui hypnotisait par sa simple présence les hommes de sept à soixante-dix-sept ans, était saisissant. Mais l’arrivée à destination mit fin à ses expérimentations.

Elle fut en quelques pas au milieu de la large place pavée devant laquelle trônaient les imposantes colonnades de l’Hôtel de Ville. ...

... Elle ne put s’empêcher de fouiller les alentours du regard à la recherche d’une silhouette ou d’une paire d’yeux plantés sur elle. Mais non. Rien d’autre qu’une foule clairsemée vaquant à ses occupations. Pourtant, on l’observait. Elle le savait. Elle le sentait. C’était autre chose que le vent qui épousait les courbes de son corps dressé là.

Elle sentit la vibration de son portable dans son sac qu’elle saisit aussitôt.

Martha releva la tête à la recherche de son amant fantôme.

Elle replongea les yeux sur l’écran de son appareil et pianota à son tour.

Sans y réfléchir, Martha obtempéra et se mit à tourner plusieurs fois sur elle-même, faisant voler et remonter au passage les pans de sa robe et dévoilant le liseré de dentelle de ses bas.

Martha resta un instant immobile. Tourner un peu plus vite allait immanquablement offrir à tous les regards bien plus que le spectacle de ses bas. Elle tourna les yeux de droite et de gauche. Tout le monde semblait affairé et bien loin d’être les témoins involontaires de son forfait. Inspirant profondément, elle entama une nouvelle pirouette qui, cette fois, laissa franchement apparaître les cordons de dentelles retenant ses bas et les contreforts de sa culotte. Sitôt sa robe retombée, elle s’assura du regard que personne d’autre que son admirateur secret n’avait profité du spectacle, mais personne ne semblait avoir perçu son manège. Martha en fut étonnamment déçue finalement.

Martha se rendit à l’endroit indiqué en prenant son ...