Premier rendez-vous - Histoires de Sexe

Premier rendez-vous

... autre. Les années de métier de la vendeuse prirent tout leur sens, après qu’en quelques questions, elle ait pu cerner les attentes de sa cliente, et lui proposer finalement trois modèles, allant du plus sage au plus audacieux. Elle se surprit elle-même, ce jour-là, à porter son choix sur le plus insolent des trois.

Elle étala l’une à côté de l’autre les trois pièces d’étoffe. Son choix s’était porté sur un ensemble de dentelle et de soie très ajouré, particulièrement échancré et surtout agrémenté d’un porte-jarretelles remontant haut sur la taille. Martha n’en avait jamais porté, mais étonnamment, elle avait senti comme une évidence que cette parure était faite pour elle. Que même dissimulée sous ses vêtements, elle l’incarnerait et transcenderait sa féminité. C’était quelque part un cadeau qu’elle se faisait à elle-même d’abord, avant de le porter pour qui que ce soit d’autre.

Elle enfila le tanga qu’elle ajusta sur ses hanches et agrafa ensuite le soutien-gorge qu’elle fit pivoter avant d’ajuster chacun de ses seins dans les corbeilles armaturées. Habituée des brassières en coton, elle se sentit immédiatement étriquée et mal à l’aise mais se dit qu’une pointe d’inconfort irait de pair avec le rôle qu’elle allait jouer aujourd’hui. Elle termina par faire glisser ses pieds dans ses bas de soie noirs qu’elle fit rouler jusqu’en haut de ses cuisses. Y accrocher les pinces s’avéra plus complexe qu’elle ne s’y était attendue. Une fois prête, elle recula un peu et admira le ...

... résultat. Les lignes de son corps ainsi soulignées par la dentelle noire avaient trouvé leur écrin. Martha regarda intensément dans la glace et eut le sentiment d’y voir une autre femme, plus farouche, plus sensuelle et surtout d’une détermination qu’elle ne s’était jamais connue. Plus sexuelle était le mot qui lui vint à l’esprit. D’un coup, ses fesses lui parurent plus sculptées, ses seins plus insolents. Tout son corps lui donnait le sentiment d’appeler à être admiré, caressé. Baisé ? Le mot avait fusé à travers ses pensées. Elle sourit de cette audace.

Restait à terminer l’emballage. Quelle tenue allait-elle mettre ? Il faisait beau aujourd’hui et le temps avait l’air décidé à rester parmi les plus belles et les plus chaudes journées de septembre qu’on ait vues. Martha se décida pour une robe portefeuille noire à l’étoffe légère et ornée de larges fleurs rouges. Le rouge, toujours. Et il lui en fallait absolument en enduire ses lèvres et ses ongles pour achever la mue en femme fatale, ce qui fut fait en quelques coups de pinceau.

Martha regarda sa montre. 10 h 30. L’heure d’y aller approchait. Elle se regarda une dernière fois dans la glace. Elle n’était plus la même femme assurément. Une touche de parfum vint achever la métamorphose lorsque la vibration de son téléphone portable vint troubler le silence.

Martha sentit son cœur palpiter dans sa poitrine. Elle saisit son smartphone et pianota fébrilement dessus.

Martha traversa la maison et attrapa le bus juste ...