Premier rendez-vous - Histoires de Sexe

Premier rendez-vous

... où. La mode semblait avoir été à l’épilation intégrale, mais la simple idée de se retrouver avec un sexe de fillette la dérangea fortement. Alors quoi ? Un petit coup de rabot ? Assurément. Mais quoi d’autre ? Là aussi, elle avait trouvé un peu de tout dans les magazines. Le triangle, le ticket de métro, une simple épilation brésilienne. Les possibilités lui avaient paru tellement nombreuses. Et pourquoi pas une teinture rose pendant qu’elle y était ? Non. Il fallait quelque chose qui lui ressemble. Sa main plongea dans le tiroir de son mari et attrapa sa tondeuse à barbe.

« Désolé chéri. Tu n’y verras que du feu mais j’ai besoin de ta tondeuse. »

Sabot au maximum, elle se contenta d’égaliser un peu, de manière à garder une toison suffisamment dense et à l’image selon elle d’une femme. Resta à faire les bords. Pas trente-six solutions cette fois. Elle disposa une bande de cire qu’elle appliqua fermement avant d’en attraper une extrémité. Martha respira profondément et entama un compte à rebours dans sa tête.

« 5, 4, 3, 2, 1… 1 et demi… »

Elle eut l’impression qu’on venait de lui arracher la peau tant la douleur fut brutale. Elle regarda le résultat qui, malgré la peau rougie, lui parut satisfaisant.

« Reste l’autre côté maintenant. Allez, courage ma poulette. »

Elle répéta le même mode opératoire qui lui arracha un cri. Mais le résultat était là.

« Chaque détail compte. »

Elle regarda les plis de sa vulve sous la toison brune. On était loin des ...

... sexes parfaits des quelques pornos qu’elle avait pu voir. D’un coup, le sien lui parut cumuler toutes les imperfections de la terre : une couleur carmin prononcée, des petites lèvres inégales, très charnues et dépassant largement des grandes. Combien de décennies de matraquage avaient ainsi pu la conduire elle, et tant d’autres femmes, à trouver laide leur intimité ? Paul l’avait rassurée en lui expliquant que les hommes, et encore plus passé la trentaine, adorent le sexe des femmes, surtout lorsqu’il est nature, coloré et charnu. « Gourmand » est le mot que Paul avait employé.

« Espérons qu’il aimera », murmura-t-elle en se dirigeant vers le placard.

Elle souleva précautionneusement la pile de linge de bain et en sortit une petite poche de soie noire qu’elle posa devant elle avant de l’ouvrir et d’en extraire les dessous. Martha se rappela en détail sa séance de shopping clandestin. Elle avait profité d’un après-midi, pendant lequel elle avait laissé de côté l’Everest de linge qui l’attendait, pour filer dans une boutique de lingerie de la ville voisine(au cas où elle aurait rencontré une connaissance qui l’aurait surprise en train d’acheter des dessous coquins). Rasant les murs, elle n’avait pu esquiver la vendeuse tout sourire qui lui avait fondu dessus en lui proposant son aide. Les joues rougies de gêne, elle avait fini par se laisser guider dans la jungle des modèles, des textures et des couleurs, dont elle s’était sentie bien incapable d’en choisir un plutôt qu’un ...