1. Librairie Moby Dick


    Datte: 27/02/2025, Catégories: f, fh, hplusag, Collègues / Travail collection, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme Humour Auteur: Juliette G, Source: Revebebe

    ... pratique de toute initiative, que vous déciderez de prendre. Vous serez seul maître à bord…
    — Je ferai donc comme bon me semble…
    — Parfaitement ! Et je m’occuperai des ventes en attendant que votre travail porte ses fruits.
    
    Un long moment, Pénélope Tancrène garda le silence, puis elle se mordit les lèvres.
    
    — Je commencerai par créer une section littérature.
    — Parfait !
    — Puis viendra l’espace dédié aux romans communs.
    — Excellent !
    
    Pénélope pencha à nouveau son visage de côté et exhala un petit soupir.
    
    — Je ne sais pas comment vous remercier monsieur Groseille… Vraiment…
    
    Octave leva les yeux au ciel et son visage s’éclaira d’un large sourire.
    
    — C’est certainement moi qui devrais vous remercier… Une petite visite ?
    — Bien sûr ! Une question d’abord, monsieur Groseille. « Moby Dick »… Pourquoi ce nom pour votre librairie ?
    
    Le rire grave d’Octave résonna une nouvelle fois.
    
    — Aaah… Culture et amour des océans ! Et puis cette affaire m’apparaissait comme une quête à mener. À l’époque tout au moins… À l’époque…
    
    Un capharnaüm sans nom ! C’est ainsi que l’endroit fut qualifié par Pénélope, sous le sourire bienveillant de Groseille. Il avait commandé des monstres de métal et d’acier sur toutes les mers du monde, mais classer des livres lui était apparu comme une tâche insurmontable. Ce fut l’excuse donnée à sa toute nouvelle, et toute première employée. Une excuse apparemment acceptée par cette dernière.
    
    Quinze jours plus tard, la librairie était ...
    ... un autre monde. En accord avec son employeur, la jeune femme avait décidé de prévenir les clients que Monsieur Groseille fermait pour travaux. Ceci, annoncé par une affichette accrochée à la porte d’entrée de la librairie. Un joli cartonnage beige, habillé de l’écriture délicate et racée de Pénélope. Dans un élan de générosité, et tout étonné de son acte, Octave passa un contrat avec une société de nettoyage pour aider son employée à progresser dans ses tâches. Chaque soir, il regardait partir Pénélope, et chaque soir, il s’émerveillait du travail accompli. La longue pièce boisée était rutilante de propreté. Saleté et poussière avaient abandonné la place, sous l’avancée conquérante de Pénélope et de ses troupes. Les éclairages semblaient donner plus de lumière, et en donnaient certainement. Les photographies accrochées aux boiseries des murs brillaient, les étagères de bois luisaient de lueurs chaudes, et les ouvrages se montraient sous un meilleur jour. Les livres qu’Octave adorait tant paraissaient figés dans des garde-à-vous impeccables, semblant ne plus attendre que d’être feuilletés.
    
    — Feuilletés dans un premier temps, certes ! Mais vendus très vite, monsieur Groseille ! Vendus très vite !
    
    Pénélope n’était pas dupe et avait sermonné son patron en lui faisant comprendre qu’un libraire devait vendre et non collectionner.
    
    Les sections créées par Pénélope étaient en place. Il n’avait pas été question de classification de Dewey. Le contenu des étagères étant par trop ...