Librairie Moby Dick - Histoires de Sexe

Librairie Moby Dick

... ne pas vous accorder toute confiance et tout soutien.

Pénélope pencha sa jolie frimousse de côté, l’azur de son regard figé aux yeux d’Octave. Elle attendait qu’il s’explique. Il ne s’en priverait donc pas.

— Quitte à vous rendre service, vous pourriez me rendre la pareille.
— Qu’est-ce à dire ?
— Eh bien, c’est très simple en fait… Je déteste la paperasserie sous toutes ses formes. Votre tout premier emploi peut très bien se passer de contrat rigide. Au départ, tout au moins. Arrangeons-nous à l’amiable et ensuite, que vogue la galère.

Pénélope, une moue dubitative en place, écarquilla les yeux en signe d’incompréhension, avant de s’informer sur les dires du libraire d’une voix un tantinet anxieuse.

— Dès demain, vous expliquez à votre contact que le poste ne vous convient pas. Ce sera facile vu votre diplôme. Et nous, nous voguons de concert et en toute confiance, sans nous préoccuper de déclarer votre travail. Pour un temps, je tiens à le préciser. Ce qui signifie que nous déciderons par nous-même, de vos horaires et de votre salaire.
— Je vous écoute, monsieur Groseille…
— Quelque temps sans être déclarée à cet organisme, ne nuiront aucunement à votre carrière. Je suis bien certain que vous trouverez très vite un poste digne de vous. Vous êtes d’accord avec moi bien sûr ?

Sans trop comprendre ce que tout ceci signifiait, Pénélope hocha affirmativement la tête, fixant son interlocuteur avec attention.

— Voici donc un premier pas franchi… Le reste ...

... sera très simple. Je continue ?
— Évidemment !

Octave se carra dans son fauteuil, soulagé de la tournure des événements.

— Vous aurez les clefs et le choix de vos horaires. 10 % de plus sur le salaire minimum. Non… 20 %… Et ma librairie sera toute à vous.

Pénélope, à son tour, parut se détendre. Ce monsieur Groseille était, décidément, un homme conciliant.

— Votre proposition me convient parfaitement. Que dois-je entendre par « Toute à moi » ?

Octave se leva d’un mouvement souple, et sa main parcourut l’espace devant lui.

— Faites de l’endroit ce que bon vous semble !
— Vous êtes sérieux ?

Le rire grave de Groseille troubla le calme de la librairie.

— Bien sûr ! Mais ce ne sera pas une partie de plaisir, madame Tancrène, croyez-moi !
— C’est à moi d’en juger non ?

Cette Pénélope Tancrène était décidément charmante. Directe et franche du collier. Peut-être un peu bizarre pour en être arrivée à accepter son offre, mais peu importait. Elle était prête à travailler pour lui, ce qui faisait l’affaire d’Octave. Et cette femme belle à damner un saint, ce qui était une très agréable surprise.

— Nettoyage ! Dépoussiérage ! Rangements ! Tout un tas de corvées fatigantes et peu engageantes… Vous croyez supporter ça ?
— Je crois savoir que tout travail est sujet à des désagréments. Je supporterai. Et ensuite ?

Octave tapota son bureau d’un doigt fort.

— Ensuite… Vous agencerez la librairie comme bon vous semble. Classement, installation et mise en ...