Librairie Moby Dick
Datte: 27/02/2025,
Catégories:
f,
fh,
hplusag,
Collègues / Travail
collection,
cérébral,
Voyeur / Exhib / Nudisme
Humour
Auteur: Juliette G, Source: Revebebe
... fauteuil pour s’avancer vers la jeune femme qui venait de passer la porte. Chemise et cravate de rigueur, mocassins noirs et neufs aux pieds, Octave était tout sourire, et se passa la main dans les cheveux en observant l’arrivante. C’était certainement son rendez-vous d’entretien d’embauche. Et la dame valait tous les efforts qu’il avait entrepris pour la recevoir. À peine plus petite que lui, le corps sanglé dans un tailleur hors mode, la demandeuse d’emploi était époustouflante de beauté.
Les yeux d’un bleu lumineux se fixèrent sur lui, et Octave retint un soupir en regardant la jeune femme venir vers lui.
— Madame Tancrène, je suppose ?
— Oui. Et vous êtes monsieur Groseille évidemment.
— C’est tout à fait exact ! C’est tout à fait exact… Je suis ravi de faire votre connaissance, madame.
— Je le suis également.
Octave avait trouvé le courage de débarrasser son coin accueil, et de dénicher un autre siège, qu’il avait placé face à son petit bureau de bois défraîchi. Il était l’heure de jouer de son charme et d’ingéniosité. Cette femme semblait décidée à accepter un emploi mineur, alors qu’elle pouvait prétendre à occuper de plus hauts postes. Pensez donc… Un doctorat en poche, cette fille perdait son temps à chercher à devenir vendeuse de bouquins ! C’était une situation à tenter d’exploiter au mieux. C’est à cela qu’allait lui servir une partie de la manne providentielle, que cette bonne tante Agathe lui avait laissée, en rendant son âme à Dieu. Ou à qui que ce ...
... soit d’autre, vu que la bonne tante était une athée acharnée, et une bouffeuse de curaille. Les quelque cinquante mille euros de legs permettraient de remettre à flot la librairie, sans que lui, Octave, fournisse le moindre effort.
— Il est si difficile aujourd’hui de trouver un emploi… Vous cherchez depuis longtemps, je suppose ?
Pénélope Tancrène eut un petit sourire en répondant que ses recherches dataient de la veille. Elle avait reçu un appel de l’organisme qui la gérait, et dont elle avait oublié le nom, et avait accepté de venir aux nouvelles.
— Avec vos compétences, ce poste serait inopportun. Vous comprendrez que je vous reçois par pure courtoisie. Je ne peux pas vous employer à une tâche, bien au deçà de votre niveau d’étude.
La jeune femme eut un autre sourire.
— Mes compétences ne remplissent guère les estomacs. Je dois de plus soutenir ma mère. Alors je vous remercie de votre courtoisie, et me permets toutefois d’insister. Peut-être que cet emploi me siérait, si vous m’en expliquiez les détails.
Elle insistait ! Hé bien, c’était chose surprenante.
— Eh bien… Je songeais à employer une vendeuse. Ceci afin de me laisser le temps de mettre de l’ordre dans mon affaire.
— Je suis prête à accepter votre offre, monsieur Groseille. J’ai besoin d’un emploi.
— Bien sûr, bien sûr…
Octave rendit son sourire à la jeune femme, et toussota doucement pour s’éclaircir la gorge.
— Cela pourrait se faire évidemment… Mais j’aurai mauvaise conscience de ...