Un jeudi pas comme les autres - Histoires de Sexe

Un jeudi pas comme les autres

... pour l’été, au chaud, aux Baléares.

Elle me parlait en me regardant avec un léger sourire, je la trouvais belle.

— Elle vit là-bas depuis presque dix ans. Depuis qu’elle s’était entichée d’une de ses modèles.

Elle marqua un petit d’arrêt comme si elle hésitait à poursuivre.

— Elle est artiste-peintre et lesbienne.

Elle n’avait mis aucune intonation péjorative, c’était simplement la constatation objective d’un état de fait.

— J’aime beaucoup ce qu’elle fait, beaucoup de paysage et surtout des portraits de femmes. Immanquablement elle fréquente beaucoup de femmes et de filles qui posent pour elle. J’avoue avoir du mal à suivre ses fréquentations. En ce moment, elle est avec une Américaine, blonde comme une Américaine, avec de gros seins comme une Américaine et refaite comme une Américaine ! À part ça, elle est très agréable et elle cuisine merveilleusement.

Elle me regarda en souriant et ajouta :

— Je crois que vous pourriez bien vous entendre.

Elle amenda immédiatement sa phrase en ajoutant :

— Pour la cuisine, bien sûr.

Le temps s’était écoulé sans que nous nous en étions rendu compte, le soleil avait décliné. Elle se leva.

— J’ai ma valise à faire, l’avion est à dix heures quinze demain. Il faudra partir tôt, j’ai commandé mon taxi. Merci pour le jus de fruit. Je peux me laver les mains ? La crème est riche et j’ai peur d’en mettre partout sur les poignées.

Je l’accompagnai à la salle de bain, nous étions toujours nues.

En sortant, ...

... elle me dit :

— Vous êtes superbe sur la photo, très bonne idée. Vous aimez poser nue ?

Le vouvoiement avait repris le dessus.

— Je ne sais pas si j’aime poser nue ou si j’aime poser nue pour un photographe en particulier. J’ai fait un peu de modèle photo amateur quand je faisais mes études, ça arrondissait mes fins de mois.
— Je vais en parler à ma fille. Ça vous dirait de passer quelques jours dans la fournaise espagnole ?

Surprise par la question, j’ai bafouillé un oui timide.

— Donnez-moi votre numéro de portable.

Lorsque je pris le portable, je vis que l’appel auquel je n’avais pas répondu venait d’Anna. Elle me dicta son numéro et j’envoyai le message afin qu’elle ait le mien. Elle prit son peignoir sans l’enfiler, sortit ses clefs d’une poche, se mit sur la pointe des pieds pour me faire une bise sur la joue, ouvrit la porte, traversa le palier toujours toute nue et, avec un grand sourire, me dit en refermant sa porte :

— À bientôt.

C’était une vraie tornade, mais je la trouvais charmante et très attachante.

Je repris mon téléphone pour écouter le message d’Anna :

Je ne savais vraiment pas quoi faire, je tournais et virais dans le séjour comme une ado complexée qui n’ose pas répondre à une invitation et encore moins en discuter avec celle qui l’invite.

Après de multiples tergiversations, je rappelai Anna. Nous étions restées un bon moment à discuter pendant que je regardais les horaires des TGV. Bien sûr j’étais contente, je partirai le ...