La balade colombienne
Datte: 10/02/2025,
Catégories:
fh,
fhh,
fhhh,
médical,
voyage,
avion,
pénétratio,
double,
Partouze / Groupe
fsodo,
aventure,
Auteur: Charlie67, Source: Revebebe
L’antique Douglas DC3 venait de décoller de l’aéroport de San José, qui, même vétuste, pouvait encore se qualifier de ce nom pompeux car pour leur arrivée à Perdida, il n’y avait qu’un semblant de piste enherbée, boueuse et glissante à souhait sur laquelle le commandant de bord allait aborder comme sur le meilleur spot de surfeur.
Juan n’y pensait plus, tellement il avait l’habitude de ce trajet. Il partait pour un mois dans cette cambrousse en remplacement de son collègue au dispensaire. Un voyage régulier qui l’avait insensibilisé au risque. Ce vol mensuel était le cordon ombilical de la petite ville. Il y avait certes quelques passagers, mais c’était le fret qui encombrait la plus grande partie de la carlingue. Un filet la barrait sur toute la longueur pour ne laisser que peu de place aux passagers, tous alignés sur un siège de toile le dos aux hublots.
Juan ne réfléchissait pas à ces conditions de transport précaires, de toute façon, comme tout colombien, il était philosophe et résigné. « A la gracia de Dios » disait-il, quoique réellement il ne pensait absolument pas au voyage. De temps à autre, il jetait un regard sur sa gauche, tout là-bas à l’autre extrémité de cette longue file de passagers assis. Il la regardait toujours aussi stoïque et imperturbable. « La Francésa » comme on la surnommait à Perdida.
Voilà bien cinq ans qu’elle était arrivée d’on ne savait où pour reprendre cette petite plantation. Cette région des llanos à l’orée de la grande forêt avait ...
... bien attiré quelques aventuriers, quelques trafiquants de coca et même de temps à autre les FARC, mais ils étaient tous repartis. Il n’y avait rien à gagner et pas grand-chose à voler dans cette région oubliée de dieu et du gouvernement.
« La Francésa »… ! Un petit sourire lui vint aux lèvres en pensant à elle. La plupart des jeunes coqs de la ville se vantaient de l’avoir sautée. Lui ne s’en vantait pas, mais il l’avait fait… ! Il fermait les yeux et son esprit essayait de se replonger dans ce doux souvenir quand il perçut un murmure à son oreille.
— Toubib, tu peux venir ?
Juan rouvrit les yeux pour voir Luis, le copilote, penché sur lui. Il connaissait très bien tout l’équipage, Raoul le commandant, Ramon le mécano et Luis le copilote, bien sûr. Il n’y avait aucun personnel de cabine, cet avion avait été racheté à l’armée américaine après-guerre et avait gardé le confort spartiate des troupes aéroportées.
Le médecin, en regardant l’homme toujours à quelques centimètres de lui, comprit immédiatement qu’il y avait un problème, un très sérieux problème. Le navigant était blanc comme un linceul, suait à grosses gouttes et chancelait.
— Que se passe-t-il, Luis ?
— Viens, toubib, viens dans le poste de pilotage.
Juan porta, plus qu’il ne suivit, le second. La cabine de pilotage n’était peut-être séparée du reste de l’avion que par un simple rideau, mais celui-ci masquait l’odeur pestilentielle qui y régnait. Ramon était en position fœtale et vomissait sang et ...