Joli Papa - Histoires de Sexe

Joli Papa

... conne. Vous avez dû me prendre pour une tarée ou une mauvaise femme…

Il s’arrête, se redresse, car il faisait le bas du mur, et me regarde très sérieusement.

— Non, ma belle, je ne pense rien de mal te concernant. Je suis plutôt inquiet d’un comportement qui ne me semble pas normal. Viens jusqu’à la maison, j’ai soif et j’ai mal au dos, je vais m’asseoir.

Il se lave les mains, sort une bière de son petit frigo et m’en propose une. Nous sommes assis face à face.

— Oui, ce qui m’inquiète, c’est « pourquoi ». Pourquoi une femme comme toi, jeune, belle, intelligente, courageuse, aurait envie de s’offrir à un vieux bonze comme moi ? Parce que je ne suis pas totalement idiot, il y a des semaines que tu fais des efforts pour me provoquer, efforts que j’ai ignorés jusqu’à hier où j’ai dû te repousser, car c’était mon devoir. Alors, pourquoi ?
— Pourquoi… pour plein de raisons, dont je ne sais même pas si elles sont bonnes ou mauvaises…
— Mais encore ?
— D’abord, je m’aperçois que je vis toute seule dans un trou paumé sans voir personne, du moins avant que vous n’arriviez.
— C’est vrai, mais ça a son charme, non ? Et puis tu étais partante, tu l’as bien voulu. Et tu pourras sûrement bientôt retrouver du boulot et repartir bosser toi aussi, non ?
— Oui, peut-être. J’ai bien voulu, mais je ne me rendais pas vraiment compte de la réalité. C’est quand Arthur a repris le chemin du bureau que je l’ai vraiment ressenti. Mais je ne suis même pas certaine d’avoir envie de ...

... retravailler et de subir les récriminations des uns et des autres à longueur de journée.
— C’est un choix à faire, ça te regarde. Et quoi d’autre ?
— Ben… Arthur. Je sais que vous êtes son père, mais… Oh, je n’ai rien de grave à lui reprocher, il est gentil, il est fidèle, du moins je crois, travailleur, il gagne bien sa vie et nous ne manquons de rien, il n’oublie ni fêtes ni anniversaires parce que son téléphone les lui rappelle et il arrive avec un bouquet… Mais voyez, hier soir par exemple, il ne s’est pas aperçu que je faisais la gueule, vous pouvez lui demander, mais il ne sait pas ce qu’il a mangé, j’ai pleuré et dormi sur le canapé et il n’est même pas venu voir pourquoi ou si j’étais malade… Il est ailleurs, dans son monde, même quand il est là.
— Je comprends, je trouve ça très agaçant aussi cette addiction au portable. Je vais lui en parler. Et sur le plan… amoureux ?
— Sexuel, vous voulez dire ? Oh, bien peu de choses à vrai dire. Ni mieux ni pire que les quelques autres que j’ai connus avant…
— J’ai été étonné, quand je dormais dans la chambre voisine, de ne rien entendre de vos ébats. Jamais je ne t’ai entendue crier ou rire, ou le lit craquer. Je me disais que je vous dérangeais, que vous n’osiez pas, que vous vous priviez peut-être. C’est pourquoi j’avais hâte de déménager.
— Crier ? Et pourquoi, grand Dieu ? Y a vraiment pas de quoi. On va dire une fois… par mois, environ, il se met sur moi, s’agite cinq minutes, lâche sa gougoutte et puis se retourne et ...