Modèle, Photographe et Catalogues - Histoires de Sexe

Modèle, Photographe et Catalogues

... rassure, ce n’est pas mon rêve.

Après avoir esquissé un bref sourire, le père s’adresse au fils :

— Elle a la langue bien pendue… mais ce n’est pas un mal.
— Floriane dit ce qu’elle pense.
— J’ai entendu.

Puis il se tourne vers moi :

— Jeune fille, que comptes-tu faire avec Richard ?
— Euh… c’est-à-dire ?
— Tu as des projets ?
— Oui, deux projets. Le premier est celui de réussir la gamme de catalogues.

Ma réponse semble lui plaire. Il enchaîne :

— Et le second ?
— J’espère que Richard et moi, nous pourrons faire un bon bout de chemin ensemble…
— Mariage, enfants ?
— Là, vous allez un peu trop vite… Je vis au jour le jour, en profitant de ce que la vie m’offre. Je suis bien avec votre fils, c’est le principal.
— Pas de mariage ?

Je réponds désinvoltement :

— Je ne suis pas pressée de me faire mettre la bague au doigt.
— C’est rare.
— Peut-être, mais… comment dire… du fait de mon passé et de mon présent, je ne raisonne pas comme la plupart de mes consœurs.

Il me regarde d’un air étrange. Puis il lâche :

— Je te crois.

Intrigué, Richard ouvre à nouveau la bouche pour demander à ma place :

— Pourquoi tu la crois ?
— Parce que ta mère avait la même lueur dans ses yeux à vos âges. Néanmoins, elle a fini par m’épouser, sinon tu n’existerais pas.

Clignant des yeux, je m’étonne :

— La même lueur dans les yeux ? Je ne comprends pas bien.
— Je me comprends, c’est l’essentiel.

Il me dévisage à nouveau :

— Si tu es bien ce que ...

... je pense, ta compagnie ne fera pas de mal à mon fils. Mais je vais être clair, comme mon nom de famille : je ne saute pas de joie, j’aurais préféré pour lui un autre genre de fille.

Je serre fugacement les dents :

— De votre milieu, je suppose ? Avec si possible une belle et honorable famille par derrière ?
— Ça peut toujours être utile, c’est vrai, mais pas à n’importe quel prix. Je n’interdis pas à mon fils de continuer à te fréquenter, car je pense que tu lui seras bénéfique. Mais on en reparlera dans quelques mois.

Je fronce des sourcils :

— Vous voulez dire quoi par-là ? Que notre couple ne tiendra pas ?
— J’ai simplement dit qu’on en reparlera dans quelques mois. Maintenant, excusez-moi tous les deux, mais j’ai un gros coup de fil à passer aux States, et les anglo-saxons sont maniaques sur la ponctualité.

Nous prenons congé. Une fois dehors sur le palier, appelant l’ascenseur, Richard soupire :

— Eh bien, ça s’est bien passé !
— Tu… trouves ?
— Il n’a pas dit non !
— Il n’a pas dit oui non plus !

Je le dévisage :

— Je commence à mieux comprendre certaines choses…
— Mon père n’était pas comme ça avant. Il est devenu plus… euh… méfiant car il a eu des déboires avec ses deux dernières maîtresses.
— Maîtresse ou compagne ?
— Dans le cas de mon père, ça revient au même.
— C’est dommage pour lui…

Les portes de l’ascenseur s’ouvrent, je m’adresse à Richard :

— Y a un truc que je ne comprends pas bien. Ton père a dit que ce serait mieux que ...