Modèle, Photographe et Catalogues - Histoires de Sexe

Modèle, Photographe et Catalogues

Quand j’ai eu dix-huit ans, je me suis retrouvée au dehors de l’Institut, dans un monde inconnu que j’entrevoyais durant les rares séances de télévision qu’on nous accordait à l’orphelinat. Un certain vent de liberté soufflait au dehors, témoignage que Mai 68 était encore bien présent dans les esprits.

J’ai fait quelques petits boulots, pas très bien payés, mais la moindre chambre de bonne n’est pas gratuite. Par une copine d’orphelinat, j’ai décroché un petit boulot comme modèle plastique (en clair, je pose nue) aux Beaux-Arts. N’étant pas très complexée, et devant le salaire proposé pour ne rien faire, j’ai vite accepté, d’autant que je pouvais arrondir mes fins de mois avec des séances privées, et en plus, on m’invitait souvent au restau. Toujours un repas de gagné !

Bien sûr, il n’est pas rare que certaines séances privées deviennent très privées. Mais ça ne me dérange pas. Dans le milieu artistique, on ne peut pas dire que les gens soient très prudes ! Oh non ! Hommes comme femmes, ce sont tous des sacrés zigotos !

En parlant de zigoto, Michel est dans le peloton de tête ! C’est lui qui vient de m’apostropher :

— Floflo, t’es libre samedi après-midi ?
— Oui, Mimi, je suis libre mais ça dépend pour quoi…
— Une petite séance photo classique. Un de mes copains a besoin d’un modèle.
— Simplement d’un modèle, ou bien, tu as dans l’idée de faire un trio ?

Il s’esclaffe :

— Un trio avec Richard ? Quand les poules auront des dents, Floflo ! C’est pas que je ...

... veuille pas, mais vue l’éducation très stricte de Richard, c’est mal parti !

Je le gronde faussement :

— Comment un homme si bien éduqué peut-il fréquenter un horrible voyou comme toi ?
— Hé, les aléas de la vie, ma chère Floriane.
— Ah, tu te souviens encore de mon vrai prénom ?
— Quand même ! Pour en revenir à nos moutons, Richard a besoin de shooter pour soumettre un projet de catalogue.

Un peu intriguée, je demande :

— Un catalogue de quoi ?
— Des vêtements féminins classiques. Y aura peut-être quelques décolletés, mais sans plus. Je suis certain qu’on ne verra même pas ton nombril, ce qui est dommage car tu as un si mignon petit nombril !
— Ton Richard ne cherche pas autre chose ?

Michel affiche un sourire entendu :

— Ah ça, Floflo, c’est toi qui vois avec lui. Moi, je te présente, je reste un peu, puis je m’absente, j’ai des trucs à faire. Je connais assez Richard pour savoir qu’il ne tentera rien de répréhensible. Il fait partie des hommes qui savent que non, c’est non.
— Il est du milieu ?

Il lève les yeux au ciel :

— Non, c’est un gestionnaire à la base, mais son rêve, c’est de faire de la photo et d’en vivre. Ce catalogue, c’est la première grosse marche qu’il doit franchir pour convaincre son paternel.
— Un gestionnaire aussi, son paternel ?
— Le père, les fils et les filles.
— Et la mère ?
— Décédée, il y a dix ans.
— Ah zut… Désolée…

Michel explique la situation :

— Tu ne pouvais pas savoir. Son père a accepté qu’il fasse ...