1. Morris Garage


    Datte: 22/12/2024, Catégories: fh, hplusag, inconnu, campagne, revede, intermast, Oral pénétratio, fsodo, occasion, Auteur: Landeline-Rose Redinger, Source: Revebebe

    ... heels Louboutin. Voilà, les choses sont annoncées, la messe est dite.
    
    L’entrée est chaotique. Le coupé-sport brinquebale rudement. Ici ça sent la sciure, le vieux bois, et hormis un chien endormi, pas âme qui vive, dirait-on.
    
    Un pan du hangar est effondré. Des machines antiques rouillent sur place et font comme des monstres statufiés.
    
    Je roule au pas du visiteur, de l’intrus, peu sûr de lui. Je m’attends à voir surgir un aliéné avec une tronçonneuse. Quelque chose m’effraie et m’attire. Mon corps est une chaude rosée. Devant la vieille pompe Mobil Gas, je coupe le moteur et j’attends. J’attends. J’attends. J’attends, mais rien ne vient. Avertisseur sonore qui fait à peine relever l’oreille du chien. La chaleur léthargique de cet après-midi a-t-elle exténué les hommes ? S’il reste des hommes ici.
    
    Après. Une porte grince. Un homme, casquette et cotte bleu de travailleur. Un homme âgé, de stature ployant, mais encore imposante. Un ventre lourd sous le maillot de corps bleu.
    
    Je n’ai pas bougé. Pas esquissé un geste. Je suis la poupée blonde dans la voiture rouge devant la pompe à essence antédiluvienne. Là-bas, le vieil homme, la main en visière. Le soleil crée-t-il des mirages ? Puis les mains qui frottent son visage. Puis le lourd bonhomme qui chancelle. Puis la main qui cherche un appui. Puis l’homme qui s’affale dans le rocking-chair.
    
    En prenant le temps qui s’impose, car la chaleur dicte ses langueurs, je sors mes jambes du cabriolet. Puis je ferme la ...
    ... portière avec la délicatesse d’un effeuillage. Perchée sur mes talons aiguilles instables dans ce terrain accidenté, je m’en vais vers lui. Vers lui, dans son rocking-chair. Oui, la scène est irréelle. Et qu’Adrien Dufresne stoppe net les battements de son cœur ne serait pas en soi un triste instant pour mourir.
    
    Je suis devant lui. Son front perle de billes de sueur. Sa lèvre tombe.
    
    — Je l’ai rêvé, je l’ai rêvé toute une vie et vous l’avez fait.
    — Je fais le bonheur des hommes.
    — Oh ! merci, mademoiselle, je suis tellement heureux, tellement que je ne peux plus bouger d’ici. Je devrais vous accueillir, je devrais être… présentable, vous savez, j’ai un costume, un panama et une cravate d’été, au lieu de ça, je suis une vieille loque devant… devant la beauté du monde.
    — J’aimerais me désaltérer, Adrien.
    — Ah oui, vous me connaissez. La télévision.
    — Oui, je ne suis pas là par le simple fait du hasard.
    — Oh ! vous êtes un heureux présage, je peux mourir les yeux ouverts sur la beauté.
    — Vous êtes poète ? Adrien.
    — Oui, tout à fait, je suis poète… mademoiselle ?
    — Landeline, je m’appelle Landeline Rose.
    — Alors pour vous, Landeline Rose, je ferai un recueil entier de poèmes, rien que pour vous.
    — Une boisson me serait plus agréable qu’un poème, pour l’heure.
    
    Adrien disparut et réapparut avec deux bières. Je pris place dans le rocking-chair. Ma robe remontait haut sur mes cuisses. Adrien posait ses yeux sur mon corps, mais son regard n’était ni celui des crétins ni ...
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