Pépète.
Datte: 21/07/2019,
Catégories:
fh,
jeunes,
amour,
Auteur: Dickleby, Source: Revebebe
... déployer beaucoup d’efforts. Une relative indifférence mâtinée d’attentions bien placées, toujours régulières, voilà ce qui devait me réussir.
Anna n’arrivait pas à me prendre en défaut. J’avais une réponse préparée à chacune de ses inquiétudes ; et ses inquiétudes, je les sentais à l’avance, elles étaient simples. Anna était une fille sans mystère. Elle était sans mystère et devenait amoureuse. Ce qu’elle n’osait m’avouer se voyait dans le scintillement de sa prunelle, dans sa façon d’être. Je donnais le change, cela m’amusait de voir que c’était si facile, jusqu’au jour où je dus lui proposer d’en finir.
Nous étions au jardin du Luxembourg.
— Ecoute, c’est trop tôt, André. Non, je ne suis pas prête.
Je m’y attendais. Je n’avais émis ce désir qu’en vue de le réitérer plus tard, avec plus d’aplomb. Comme un général d’armée, je posai les bases d’un siège en règle en plaçant mes troupes. Si Anna eut accepté de suite, elle m’eut certainement troublé. Peut-être alors aurait-elle entrevu quelque chose de mon calcul.
— Bon, n’y pensons plus, Anna. Cette situation me va très bien. Ne changeons rien, et oublie.
Sur cette parole qui ne me coûtait rien, Anna crut posséder la preuve que je l’aimais. Tant de patience ne pouvait s’accompagner que d’un cœur que l’avenir présageait fidèle. Et tant de soins, ma foi, comme j’étais gentil !
Je la pris soudainement dans mes bras pour lui montrer que je n’étais pas fâché, et à sa surprise, je la soulevai en la faisant ...
... tournoyer.
— Ah quelle vie, Anna, quelle vie je vais te faire !
— Arrête, André, arrête enfin ! s’écria-t-elle rouge de confusion. Je vais avoir le vertige !
Anna était heureuse. J’en avais presque honte de ma comédie. Mais après tout, je ne lui faisais aucun mal, cela ne tirait pas à conséquence, et pour elle non plus. Chacun y a trouvé son plaisir.
Anna céda la semaine suivante, c’était un jeudi après-midi. Pour l’occasion, on avait séché les cours. Elle se donna dans la chambre d’un hôtel que j’avais payé pour deux heures.
* * *
Pauvre Anna ! Elle avait vécu un calvaire. J’avais été un piètre amant, un amant minable trop intéressé à son plaisir pour s’occuper du sien.
Ses seins avaient à peine durci dans l’amour, je m’étais attendu à les sentir plus fermes dans mes mains. Ils étaient flasques, gros et flasques. Ils me donnaient l’impression d’outres gorgées d’eau. Mais il y avait cette fissure entre ses cuisses, et du moment que cette fissure était présente, chacune de mes poussées devenait plus flambante qu’un chaudron d’enfer.
Propulsé dans ma spirale d’ivresse, égoïste dans ma jouissance, entre chaque coup de reins, j’avais réalisé par éclair mon extraordinaire réussite. C’était donc ça, cette sensation ! Ce puits étroit, cette fameuse caverne, la voilà donc cette merveille ? Je l’avais à peine pénétrée que, pressé d’en finir, pressé de convertir mon idée en vérité pratique, je m’étais affalé sur elle : je venais d’envoyer la purée.
Ma tête reposait à ...