Pépète. - Histoires de Sexe

Pépète.

... et patiente dans ce but. On ne m’enlève pas un… on ne m’enlève pas une affection dans le cœur comme cela, ce n’est pas facile.
— Mais Aline, tu ne m’as jamais rappelé, tu étais toujours fâchée.
— C’est-à-dire que tu l’as cru, homme de peu de foi.
— Quatre années sans se voir, sans un mot, est-ce possible ?
— C’était le temps nécessaire. Tu vois qu’il est vite passé. De toute façon, je ne pouvais faire autrement, tu ne devinais jamais rien, tu étais aveugle. Mais tu te trompes encore, je n’étais pas loin, seulement, tu n’en as jamais rien su. Maintenant, tu me trouves changée, tu me regardes comme je l’ai toujours souhaité. Et ça, c’est ma victoire.
— Et si j’avais, si je m’étais…
— Je te voyais avec Anna. J’ai bu ma coupe, vois-tu. Il n’y en a pas eu d’autres, n’est-ce pas ?
— Comment peux-tu savoir de telles choses ? Non, non, il n’y en a pas eu d’autres.

Toutes ces révélations me bouleversèrent et je demeurai ahuri.

— André ?
— Oui, Pépète ?
— Est-ce que je peux être heureuse maintenant ? Es-tu tout à moi ?

Pouvait-elle craindre ma réponse ? Et moi, pouvais-je espérer pareille félicité ?

Je lui pris alors la main et l’étreignis d’une légère pression. Après quoi, nous marchâmes droit devant nous. Dans cette grande portion de ciel que l’on rencontre si peu dans la capitale, je sentis mon âme s’élever vers les hauteurs, mon cœur se dilater sans mesure ; et dans cet avenir que je voyais à présent à travers d’autres yeux que les miens, je fus confiant et plein de force.

* Extrait du générique d’Arnold et Willy, paroles de Jean-Pierre Jaubert.