1. Pépète.


    Datte: 21/07/2019, Catégories: fh, jeunes, amour, Auteur: Dickleby, Source: Revebebe

    ... lui dis :
    
    — Toujours fâchée, hein, Pépète ?
    
    Et elle, en se levant, me foudroya du regard :
    
    — Cochon ! Je t’ai vu, tu me dégoûtes !
    
    Pépète ne m’adressa plus la parole. Il ne fut plus question de réviser le bac ensemble, ni de quoi que ce soit d’autre ensemble. Tout était dit, tout était fini.
    
    Ensuite, le bac est arrivé, puis les résultats. Je voulus féliciter Pépète pour sa mention bien, mais son premier mouvement m’en montra l’inutilité. Quand je m’étais approché, elle m’avait tourné le dos.
    
    Quant-à moi, je fus reçu sans rien, mention passable si l’on veut ; mais je m’en fichais, allez ! Je ne souhaitais pas faire de prépa, juste aller glander à la fac.
    
    Nous nous sommes donc quasiment tous perdus de vue. Pépète, Antonin, Fanny, tout ce petit monde alla en Sup ou HEC. Et voilà comment les portes du lycée se refermèrent derrière moi tandis que s’ouvrirent celles de l’université.
    
    J’étais désemparé. Je quittai probablement Fanny à jamais, il y avait de quoi nourrir des regrets. Elle allait sans doute bientôt connaître quelqu’un. Ce veinard la verrait nue, il verrait sa poitrine nue, pétrirait ses seins solides, ferait l’amour avec elle, encore, encore, et toujours. Il jouirait de son corps de rêve se trémoussant dans l’orgasme ; la volupté en émanerait par tous les pores, à l’en faire suffoquer ! Et peut-être que Fanny allait se donner cet été même, sans être amoureuse, juste par curiosité lascive, comme cela. Quelle horreur ! Quelle vision infernale ...
    ... !
    
    Je passai un été affreux, en proie au regret, à la colère. Ma nature timorée m’avait interdit toute possibilité amoureuse. Je m’abandonnai à tous les reproches possibles, mais il fallut à la fin le reconnaître : même avec toutes les audaces, le résultat eut été semblable, tant ma timidité avec Fanny tenait de la maladie.
    
    Tant de fureur accumulée pendant cet été pourtant me fut utile. J’étais résolu dès mon entrée en faculté à partir en chasse, sans plus d’état d’âme. Et cela tombait d’autant mieux que je remarquai assez vite une fille qui cherchait la même chose que moi, si bien que nous nous sommes retrouvés un jour à nous dévisager, de haut en bas, avec beaucoup de malice ; mais contents, mais ravis tous deux. Rien n’était plus simple, finalement !
    
    Ainsi, dès les premiers frimas de novembre, sans avoir encore rien conclu, on peut dire que j’étais le copain attitré d’Anna, une fille à la poitrine rebondie. Je n’avais plus ces velléités qui me faisaient défaut, elles disparurent comme par enchantement. À moins que cela ne fut lié au manque de sentiment ? Toujours est-il que j’étais à mon aise avec Anna, et je n’attendais plus que le moment propice pour conclure. Rien ne pressait, mais nous tendions inévitablement à cela.
    
    A la manière d’un joueur d’échecs qui voit déjà le mat, avançant ses pièces sans plus se déranger, malgré toutes les ripostes, mon attitude avec Anna participait de l’entraînement, c’était presque de la distraction. Je n’avais pas l’impression de ...
«1...345...10»