La drague des copains
Datte: 19/10/2024,
Catégories:
fh,
voisins,
copains,
lunettes,
gymnastiqu,
pastiche,
Humour
Auteur: ClubAA, Source: Revebebe
... vue en maillot de bain, tu avais le persil qui débordait du cabas. Je ne te demande pas la moule à zéro, juste un petit triangle taillé ras et guilleret.
— Tu crois que ça va l’intéresser ?
— Et comment, ça va lui monter directement au cerveau reptilien, lui faire frétiller les neurones. De te voir chaque jour trottiner devant lui dans cette tenue, il ne pensera plus qu’à toi. Ça, c’est l’approche, ensuite il faut aller au contact, y aller au corps à corps.
— C’est-à-dire ?
— La panne, la crevaison, le désespoir. Te la jouer faible femme en détresse. Tu vérifies qu’il soit bien chez lui – pas que ce soit le vieux voisin libidineux qui vienne te changer la roue. Tu t’apprêtes à partir au boulot, et là, patatras, le drame, tu découvres une roue à plat. Tu interprètes une scène à la façon d’une grande tragédienne qui déclame du Racine, il vient te sauver, pectoraux en avant, et il installe la roue de secours.
— C’est tout ?
— NOOON, avant, tu as revêtu ta tenue de combat. Une jupe courte, mais pas trop – mi-cuisses me paraît bien –, un chemisier, pas transparent, mais presque, sans rien dessous – toujours ces tétons qui lui titillent les neurones –, et surtout ouvert jusqu’au troisième bouton, au moins.
— Oh là là. Je ne sais si je vais y arriver.
— Faut ce qu’il faut, mais ça n’est que la première phase.
— Ça n’est que le début ?
— Il faut porter le coup final, quand il aura changé ta roue, il aura les mains sales. Tu l’invites à venir se laver les patounes, et ...
... ensuite tu lui offres un café, une bière, un whisky, ce que tu veux, mais tu ne le laisses pas lever les fesses de ton canapé. D’ailleurs, tu ne le laisses pas ressortir de chez toi !
— C’est tout ?
— S’il te propose d’emmener ta roue chez le pneumologue, c’est dans la poche.
— À ce point ?
— Ouais. Mais tu as aussi une autre approche, tu dis qu’il aime les oiseaux, les animaux ?
— En effet.
— Tu vas à la SPA, tu adoptes un chaton, tu te ramènes à sa porte, larmoyante, en lui demandant si ce malheureux minou ne serait pas à lui. Dans le cas contraire, tu lui expliques que tu vas le garder, le choyer, en le plaquant bien contre ton cœur. En sous-entendant qu’il n’y a pas que le chaton que tu veux chouchouter, et que s’il veut s’occuper de ton propre minou bien toiletté, tu es partante.
— Tu es sûr de toi ?
— Il faut que tu aies confiance en ta capacité de séduction. Tu es une spécialiste en redressement fiscal, à toi de jouer, fais-lui redresser ce à quoi tu penses. Bonne chance, ma Lolotte. En plus, vous êtes fait l’un pour l’autre, Carl et Charlotte, ça sonne bien.
⁂
Oh la la la la. Je ne m’en sortirai jamais, se dit Charlotte. Bon, je vais réfléssir. De toute façon, il est midi, je vais à la cantine.
Au même moment, une fois assuré que Carl, la cible, a quitté son appartement, Will le détective déverrouille la serrure dans son antre et y pénètre, son trench flottant derrière lui. Il fouille les tiroirs et les placards, prend des photos de certaines « pièces », ...