1. L'album photo d'Anne 2


    Datte: 17/10/2024, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Laetitia sapho, Source: Hds

    ... de leur époque et aussi de la bande son universelle, quelque part.
    
    Il y a eu Richie Havens, pour commencer. Le vendredi 15 août, c’est le chaos sur le site du festival. Les embouteillages monstres, causés par la déferlante humaine, font en sorte qu’aucun artiste prévu au programme n’arrive à l’heure. Pour faire patienter la foule, on demande à Richie Havens, un musicien folk quasi inconnu, de jouer et de rester le plus longtemps possible sur la scène. Il a joué tout son récital, puis ne sachant plus quoi faire, il a repris un standard américain, Freedom, dont il donnera une interprétation toute personnelle, complètement habitée. Freedom deviendra mythique et donnera le ton au festival. La carrière de Richie Havens était née.
    
    D’autres artistes inconnus se sont fait un nom à l’occasion de ce festival, mais j’y reviendrais. D’autres plus connus ont été plus que moyens, Janis Joplin, Grateful Dead, le concert a été arrêté prématurément, du fait de l’orage, le guitariste se prenait de décharges électriques, puis les amplis ont grillés.
    
    Tandis que la pluie arrose copieusement les festivaliers, un chanteur anglais inconnu a entamé la journée du dimanche. Sa version très personnelle de A Little Help From My Friends des Beatles demeurera un des hauts faits de Woodstock. Sa longue carrière était aussi lancée. Il s’appelait Joe Cocker
    
    - Attends Mamie, on va écouter, m’interrompt Mathis en prenant son portable et en lançant la chanson de Joe Cocker.
    
    - Ah ouais, ça c’est ...
    ... connu !
    
    Autre moment de folie, que nous aura apporté un groupe complètement inconnu de San Francisco. Nous revenons au samedi, le ciel est gris, le sol trempé, le public endormi par la précédente performance est réveillée par une décharge électrique. Carlos Santana obtiendra la reconnaissance, ce jour-là, grâce notamment au solo de guitare sur Soul Sacrifice.
    
    Je pourrais aussi citer, les Who qui auront aussi réveillé le public vers 5 heures du matin avec les morceaux de leur opéra-rock « Tommy », avant que le guitariste ne lance son instrument dans la foule.
    
    Même si mes accréditations me permettaient de passer derrière la scène et d’apercevoir les musiciens de loin, ce n’est pas là où j’ai fait la plupart de mes photos.
    
    Le vrai spectacle, il était dans la foule, devant la scène ou aux alentours aussi, dans ce conglomérat de tentes. Une véritable ville s’était créée.
    
    Je m’arrêtais discuter avec les gens, on échangeait. Tout le monde se parlait en fait. C’est comme ça que j’ai rencontré Karen et Terry, un couple de jeunes assis devant leur tente. Ils venaient de Brooklyn. Ils avaient une vingtaine d’année, à peu près comme moi. Je leur ai parlé de la France, de mon métier. Mon anglais me permettait de tenir une conversation, nous nous comprenions. Eux étaient étudiants. J’ai passé la soirée du premier jour avec eux. Je suis retourné les voir le lendemain, le samedi soir, donc. Nous avons partagé un dîner avec ce que nous avions, c’est-à-dire pas grand-chose, la ...
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