1. L'album photo d'Anne 2


    Datte: 17/10/2024, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Laetitia sapho, Source: Hds

    ... par amour de la musique et de la paix, un miracle en quelque sorte. Un mélange de miracle et de chaos, tous ces gens dans la boue, n’ayant pas grand-chose à manger.
    
    On peut aujourd’hui se demander pourquoi autant de jeunes se sont déplacés et sont restés malgré les conditions. La jeunesse de l’époque rêvait d’une utopie, d’un autre monde et Woodstock a été pour eux, en pleine guerre du Vietnam, sous le gouvernement de Nixon, la concrétisation de ce monde rêvé. Un regroupement d’individus unis dans la paix.
    
    Avec le recul, je pense que ça relève du miracle. Un demi-million de personnes passe un week-end dans la promiscuité et dans des conditions déplorables, et aucune violence n’a été constatée. Il y a eu certes trois morts (et deux naissances), mais des morts accidentelles.
    
    Non, ce demi-million de jeunes là, qui s’est déplacé, était seulement là pour un idéal. La jeunesse américaine manifestait depuis pas mal de temps contre la guerre au Vietnam notamment. Woodstock était aussi un acte de rébellion, un acte politique presque, une façon de montrer que la paix est une valeur suprême, la continuité de leur action menée depuis deux ans. Ce schéma se reproduit encore aujourd’hui. Les jeunes marchent pour le climat, pour les droits des femmes, la plupart du temps de façon pacifique.
    
    Woodstock aura été le fantasme d’une communauté éphémère ressemblée dans un déni heureux de la réalité, des contraintes, des obligations. Un moment hors du temps en quelque sorte. C’était ...
    ... autant un événement politique et sociétal, que musical en tant que tel.
    
    C’est comme ça que je l’ai ressenti. J’y étais pour mon travail, prendre des photos, et finalement, j’ai participé à Woodstock au même titre que les festivaliers. J’ai adhéré à cet état d’esprit. J’avais 22 ans à l’époque, j’avais l’esprit libre. J’y étais à ma place. J’étais comme eux.
    
    Et puis, il y a eu la musique. Je n’en ai pas encore parlé.
    
    Voir en vrai les artistes que j’entendais sur mon électrophone… Je ne vais pas vous faire l’injure, mes chers petits-enfants, de vous dire ce qu’est un électrophone, n’est-ce pas ?
    
    - Euh non, on imagine à peu près ce que c’est, Mamie.
    
    - Mouais… sur mon électrophone donc… - Si une fois, j’en ai vu un Mamie ! Dans une brocante !
    
    - Je ne relèverais pas… Lors de nos soirées rue des Fossés Saint Bernard, nous écoutions la musique de l’époque, les artistes, les groupes anglo-saxons pour la plupart qu’aimait la jeunesse de l’époque, les Beatles, les Rolling Stones et tous les autres. J’ai vu certains de mes héros du moment. Johnny Winters, Les Grateful Dead, Joan Baez, la grande Janis Joplin. Oh, tous n’étaient pas au top, au sommet, ni de leur art ni de leur forme. Peut-être pour les trois-quarts de ceux que j’ai vus, les prestations musicales ne méritent pas forcément qu’on s’y attarde. Seulement, il y a le quart restant. Et là, j’ai vécu des moments d’anthologie.
    
    Ces moments n’ont rien perdu de leur magie aujourd’hui. Ils font partie de la bande son ...
«12...789...13»