1. L'album photo d'Anne 2


    Datte: 17/10/2024, Catégories: Entre-nous, Hétéro Auteur: Laetitia sapho, Source: Hds

    ... beaux clichés du bel oiseau blanc et de son bec de rapace.
    
    Pierre a pu me joindre le soir à mon hôtel toulousain. Flandrin lui avait donné mon numéro. Je vous rappelle les enfants, que c’était une autre époque ! Nous n’avions pas de portables. Pour se parler au téléphone, c’était toute une organisation. En plus, Pierre était au Nigeria.
    
    Il m’appelait de son hôtel à Lagos, la capitale. Il m’a annoncé qu’il revenait le lendemain. Il devait atterrir à 14 heures à Orly. Etant à Toulouse, je ne pourrais pas être là à 14 heures, pour l’accueillir. Je reprenais le train le lendemain dans la matinée pour Paris. A l’époque, toujours, pas de TGV. Traverser la France en train prenait du temps.
    
    Nous avons convenu de nous retrouver à notre appartement le soir.
    
    J’ai quand même pu obtenir un billet de train pour rentrer le lendemain matin de bonne heure. J’allais tout tenter pour le rejoindre à Orly et lui faire la surprise.
    
    - On imagine les retrouvailles Mamie. Mais vous aviez l’habitude d’être séparés, d’être chacun de votre côté pour des reportages.
    
    Certes et les retrouvailles étaient toujours… plutôt… comment dire… débridées, à chaque fois. Je ne vous fais pas un dessin, les enfants. Là, cette fois, une surprise de taille m’attendait.
    
    J’étais en retard à l’aéroport. L’avion avait déjà atterri, mais depuis peu. J’ai couru vers la sortie des passagers. Je me suis dit que le temps qu’il récupère ses bagages, qu’il remplisse les formalités de douane, je ne ...
    ... pouvais pas le louper en l’attendant là. Et en arrivant, j’ai vu Pierre… qui embrassait Mary :
    
    - Oh ! Pas sur les joues, je pense.
    
    - Ah ouais ! Il lui…
    
    Manon, poussa son cousin du coude, pour l’interrompre et qu’il se taise. Entièrement à mon histoire j’ai continué :
    
    Je me suis figée. Ils me tournaient le dos, ils ne pouvaient pas me voir. Lui, sûrement poussé par une sorte de sixième sens, s’est retourné et m’a vue.
    
    - Oh non, lâcha Manon.
    
    - Et alors Mamie, tu as fait quoi ?
    
    - J’ai fait demi-tour et je suis partie en courant. Les larmes m’empêchaient de voir où j’allais. Je l’ai entendu dans mon dos crier, « Anne ».
    
    - Et alors ? Il t’a rattrapée ?
    
    Dans la foule compacte, plusieurs avions venaient d’atterrir, j’ai pu m’enfuir sans qu’il ne puisse me rattraper. Je me suis caché derrière un kiosque à journaux dans l’aérogare. Je n’avais surtout pas envie de lui parler, d’entendre ses explications.
    
    - Ça je peux le comprendre !
    
    Je suis sortie de ma cachette au bout d’un moment, puis j’ai erré longtemps. Le soir, je suis retournée devant notre immeuble. Il y avait de la lumière dans notre appartement. Je l’ai vu sortir au bout d’un moment, seul. Est-ce qu’il rejoignait Mary ? J’étais désespérée.
    
    - J’imagine bien !
    
    Je suis montée, puisqu’il était sorti. J’ai pris mes affaires et je suis repartie.
    
    J’ai juste laissé une lettre à Pierre annonçant notre rupture. Enfin, juste quelques mots « Je m’en vais, ne cherche pas à me recontacter ». Un peu ...
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