Rira bien qui rira le dernier
Datte: 23/09/2024,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Briard, Source: Hds
... que oui. La licencier oui ! Porter plainte, j’hésite entre « peut-être » et « sûrement ». Elle s’engage à restituer ce qu’elle a volé. Je ne sais pas. D’un autre côté, je dois aussi calmer les ouvrières victimes des vols.
- Laisse-moi gérer ça. Après tout, c’est mon agence d’intérim qui te l'a envoyée. Je la convoque cet après-midi.
---oOo---
Le plan d’Erwan se mettait en place. Estelle allait sûrement tout apprendre sur Richard, mais ça ne viendrait pas de lui, mais d’une tierce personne.
Estelle fit face à Aurélia dans son bureau :
- Vous m’expliquez ?
- Quoi ?
- Je sais tout. Erwan m’a tout dit, le vol, le recel.
- Je suis désolée, croyez-moi. J’ai honte de ce que j’ai fait. Licenciez-moi, mais pas pitié ne me dénoncez pas, ne portez pas plainte. Pour moi, c’est la prison assurée.
- Ça, il fallait y penser avant.
- Non, pas ça. Je… je… n’ai pas eu le choix.
- Ce n’est pas mon problème. On a toujours le choix de rester honnête. Vous avez mis en péril l’entreprise de mon mari. Vous avez trahi sa confiance. Et la mienne.
- Oh et puis, j’en ai marre… Je vais tout vous dire. Depuis le début, au point où j’en suis de toute façon…- Je vous écoute.
- Je vais vous raconter ma triste vie. A 17 ans, mes parents m’ont mise à la porte. Le jour où j’ai fait mon coming-out. Quand je leur ai dit que j’aimais les filles, ils ne l’ont pas accepté. J’ai été élevée dans une famille où la religion est très importante. Leur charité religieuse, si grande, ...
... ils n’ont pas été capables de m’en donner un peu. Ils m’ont juste condamnée, moi, leur propre fille. Du jour au lendemain, je me suis retrouvée à la rue, sans rien. J’ai dormi dans des foyers, dans des parcs l’été, dans des cartons l’hiver, dans des hôtels dégueulasses quand j’avais un peu d’argent, c’est-à-dire pas souvent. Oui, j’ai volé, mais pour manger. En plus dans ce monde-là, une jeune fille à la rue, une gamine même, vous pouvez imaginer que c’est une proie rêvée pour toutes sortes d’individus de la pire espèce, dealers, maquereaux, voleurs et j’en passe.
Aurélia s'arrêta de parler, des larmes coulaient sur ses joues. Elle les essuya du revers de sa manche et reprit :
- J’ai échappé à l’alcool, à la drogue et à la prostitution aussi. Mais j’ai été violée… deux fois… Que deux fois, devrais-je dire. Plusieurs autres fois, j’ai réussi à y échapper.
Elle s’interrompit à nouveau, cette fois des sanglots la secouaient. Estelle, à son tour, eut les larmes qui coulèrent :
- C’est la loi de la rue. C’est comme ça. Plusieurs fois aussi, on m’a volé le peu d’affaires que j’avais. C’est quoi cette société paraît-il évoluée, qui laisse des gamines dans la rue ? J’ai été attrapée dans des magasins où j’avais volé de la nourriture. Une fois, deux fois, trois fois. J’ai été sermonnée par la police. Au début, ils ont été plutôt compréhensifs. Puis à force, je me suis retrouvée devant un procureur. J’étais une récidiviste. L’avocat qui a été désigné pour me représenter a ...