Rira bien qui rira le dernier
Datte: 23/09/2024,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Briard, Source: Hds
Souvenez-vous, comme tous les enfants vous y avez certainement joué. On écrit une phrase sur un papier qu’on passe à son voisin, il écrit sa phrase, le passe à son voisin, et ainsi de suite. Après, on lisait une histoire qui n’a ni queue ni tête, mais ça nous faisait rire.
Le principe est le même. Avec Lætitia et Patrick (PP06) nous avons retrouvé notre âme d’enfant… Mais, pour intéresser les lecteurs, nous avons essayé d’écrire une histoire agréable à lire, une intrigue cohérente. Y sommes-nous arrivés ?
J’espère que vous prendrez autant de plaisir à lire cette histoire que nous à l’écrire à 6 mains. Essayez donc de deviner « qui a écrit quoi ».
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L’horloge du bureau affichait dix-neuf heures quarante-cinq. Il se faisait salement tard et, une fois encore, il ne serait pas rentré avant vingt heures, heure fatidique où son épouse revêtait son horripilant pyjama combinaison en polaire moelleux et inviolable. Des comme celui d’hier soir, elle en avait une bonne dizaine et en changeait tous les jours à la même heure.
Encore quelques bons de commande à signer et il rentrerait.
Jeune dirigeant d’entreprise, Erwan Kerderrien s’était lancé de bonne heure dans le business de la chaussure pour femme. Sans être fétichiste, il adorait imaginer, dessiner et concevoir un des accessoires favoris de la séduction féminine.
A vingt-cinq ans, au sortir de longues études de commerce, il avait investi tout l’héritage reçu à la mort de ses parents, disparus cette ...
... année-là dans un accident d’avion, dans plusieurs machines industrielles de fabrication de chaussures.
Il avait également acheté un bâtiment au rez-de-chaussée duquel se trouvait l’atelier de fabrication et à l’étage, toute l’administration de « Fashion Shoe » son bébé comme il se plaisait à l’appeler.
Grand et athlétique, un visage fin et gracieux encadré par une chevelure noir de jais à la séduisante mèche rebelle tombant sur le front, Erwan avait beaucoup de charme et la gent féminine de sa société avait pour lui une tendre affection.
Peu d’hommes travaillaient pour lui. Un contremaître bougon et irritable qui surveillait tout ce qui se passait à « l’étage du dessous » et deux vigiles qui effectuaient des rondes de surveillance la nuit.
Hormis ces trois-là, tout le staff était féminin.
Cela n’avait jamais inquiété Estelle, son épouse, qui, elle, travaillait dans un milieu masculin, celui de l’intérim.
Ils s’étaient rencontrés au bureau alors qu’elle était venue lui présenter, à sa demande, les candidatures de plusieurs ouvrières.
Elle avait un visage d’ange aux traits joliment dessinés, avec un nez fin, des yeux en amande, d’un vert de jade envoûtant et une longue chevelure dorée comme les blés.
Elle portait ce jour-là un tailleur gris perle, mais ce sont ses chaussures qui ont définitivement séduit Erwan. C’étaient d’admirables mocassins incarnadins, en cuir pleine fleur, surmontés d’un entrelacement de deux cercles symbolisant l’infini.
Il avait ...