Rira bien qui rira le dernier
Datte: 23/09/2024,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Briard, Source: Hds
... rendu les armes lorsqu’elle avait croisé les jambes avec une certaine majesté, en relevant une mèche d’un charmant signe de tête. Il lui avait fait visiter l’entreprise et des regards admiratifs les avaient suivis tout au long de leur promenade.
Il lui avait offert un rafraîchissement et invitée à déjeuner sitôt après. Il l’avait emmenée dans le bar-brasserie de son ami d’enfance et confident Richard Bertillon où il avait sa table et ses habitudes, « Chez Rick ». Ils se connaissaient depuis le primaire.
Erwan avait pris la défense d’un petit gars rondouillard et doté d’un vilain bec de lièvre quand plusieurs élèves de sa classe avaient voulu l’attacher au poteau en le déshabillant et le traitant de « gueule de cochon ». Il avait donné du poing et gagné le respect des petits morveux et la reconnaissance et l’estime du garçon mortifié.
Richard les reçus comme des princes et le déjeuner fut un repas d’amoureux tant ils se dévorèrent des yeux. Une semaine après ils sortaient ensemble et six mois après ils se marièrent. Richard fut, bien entendu, le témoin du marié.
Dix ans plus tard, c’est toujours chez lui qu’Erwan, allait déjeuner le midi et, assez souvent ces derniers temps, venait s’épancher sur ses chagrins et ses peines. Leur amitié était indéfectible et il ne lui cachait rien.
- Tu comprends, si j’arrive après vingt-heures, elle a mis son pyjama et c’est tintin pour les câlins.
- Tu lui en as parlé ?
- Bien entendu. Elle m’a dit que passé cette ...
... heure-là, elle n’était plus opérationnelle ; que l’amour ne lui inspirait plus aucune envie.
- Mais elle t’a dit qu’elle t’aimait ?
- Oui, elle m’aime, mais quand elle est crevée, elle n’a plus de libido. Je ne sais plus quoi faire.
- Fais des efforts pour rentrer plus tôt mon vieux. Que veux-tu que je te dise ?
Il devait remplacer la plus ancienne ouvrière et avait une nouvelle fois fait appel aux services de son épouse. Ils avaient eu des mots et, fâchée, elle lui avait envoyé une intérimaire sans, cette fois, l’accompagner.
C’est ainsi qu’il reçut, un beau matin, Aurélia Vernier, une jeune fille d’une vingtaine d’années, en période de probation suite à une peine de travail d’intérêt général pour un petit larcin.
Elle était d’une beauté à couper le souffle. Grande, mince, très brune avec des cheveux mi-longs coiffés à la garçonne. Un visage émacié tout en ovale avec un menton légèrement saillant, des pommettes hautes et de superbes yeux indigo qui attiraient irrésistiblement le regard.
Il décida de la former lui-même afin qu’elle acquiert au plus vite les connaissances nécessaires pour remplacer une des plus productives de ses employées. Elle s’avéra intelligente, comprenant très vite et surtout, sut s’attirer rapidement les sympathies de la horde d’ouvrières qui, telles un essaim d’abeilles, n’étaient pas prêtes à laisser n’importe quelle femelle pénétrer la ruche.
Quatre semaines plus tard, la formation d’Aurélia était en voie d’achèvement. Erwan la reçut ...