Rira bien qui rira le dernier
Datte: 23/09/2024,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Briard, Source: Hds
... assuré le service minimum. Le proc, quant à lui, a eu pitié de moi. Il m’a infligé uniquement des travaux d’intérêt général, avec obligation d’un suivi social par un agent de probation, dans le but de me réinsérer. C’est lui qui m’a dirigé vers votre agence. Et vous vers votre mari. Je me sens bien là-bas. Pour la première fois depuis longtemps, je suis à nouveau quelqu’un, plus seulement une ombre dans la rue, qu’on croise sans la regarder ou qu’on ignore quand elle fait la manche. On me respecte. Je suis à nouveau un être humain. J’ai un petit appart. Oh pas un palace, mais après ce que j’ai connu ces dernières années, c’est le Pérou. Vous pouvez l’imaginer !
- Oui, dit Estelle d’un ton convaincu.
- Et puis votre mari m’a appris un métier. J’ai arrêté le lycée à 17 ans. Je voyais enfin le bout du tunnel.
- Pourquoi as-tu fait ça alors ?
Estelle venait de passer au tutoiement sans s’en rendre compte.
- J’y viens. Les choses allaient de mieux en mieux pour moi. J’ai juste commencé à vouloir satisfaire certains besoins que j’avais mis de côté pendant ces années. Dans la rue, je ne faisais que satisfaire mes besoins vitaux, manger, dormir à l’abri, assurer ma sécurité physique. Le seul petit plaisir que je pouvais m'accorder, c'est la lecture, quand j'arrivais à voler un livre dans une librairie. Vous voyez ce que je veux dire ?
- Dis-moi…- J’éprouvais le besoin d’avoir une vie sentimentale, ou tout au moins sexuelle. Pour une fille comme moi, dans un ...
... premier temps, il n’y a que les sites de rencontres. Je me suis inscrite. Je suis rapidement entrée en contact avec une fille de la région. Elle m’a proposé que l’on se voie pour un resto un soir. Manque de chance, c’était le resto de votre ami Richard.
- Richard ? Qu’est-ce qu’il vient faire là ?
- Il m’a reconnu. Votre mari m’a emmené déjeuner là-bas le jour où je suis arrivée dans l’entreprise, il m’avait présenté rapidement. Je ne l’ai vu que quelques instants, mais j’ai tout de suite capté le genre de regard qu’il me jetait. De l’envie. Mes années de rue m’ont appris à reconnaître ça. Ce soir-là, il a dû me repérer à une de ses tables. Moi, je ne l’ai pas vu, et puis je m’en fichais un peu, je l’avais juste rencontré quelques secondes la première fois. En sortant, avec la fille, nous nous sommes embrassées sur le parking, avant que je la suive chez elle. Il nous a prises en photo.
- Et alors ?
- Il avait un premier moyen de pression sur moi. En plus, il connaissait mon passé. C’est sûrement votre mari qui lui a parlé de mes déboires avec la justice. Deux jours après le dîner, il est venu chez moi le soir. Je lui ai ouvert, surprise de sa visite. Il m’a montré les photos qu’il avait prises sur le parking. Je lui ai dit que je m’en foutais, il m’a dit qu’il allait casser ma réputation. Puis, il m’a dit d’aller voir sous le matelas de mon lit. Il y avait des bijoux et une somme d’argent. Plusieurs billets de 50 et 100 euros. Je ne sais pas combien. Il m’a montré ...