L'ascenseur
Datte: 22/09/2024,
Catégories:
Entre-nous,
Hétéro
Auteur: Theovanquint, Source: Hds
... reconciliés, que nous avons trouvé un nouvel oubli, celui du sommeil cette fois-ci, et que nous nous sommes endormis.
Jusqu'à ce que nous soyons réveillés par la lumière qui s'est allumée et l'ascenseur qui a redémarré. Apparemment, la panne d’électricité était résolue et le courant rétabli. Confus et désorientés, nous nous sommes levés, nous regardant l'un l'autre comme si nous cherchions des explications de ce qui s'était passé entre nous dans les yeux de l’autre, redevenus des étrangers. Je ne pouvais pas lire son visage. A-t-elle regretté de m'avoir montré sa peur qui s’est avérée injustifiée par la suite, de s’être laissé aller sans pudeur aucune, de s’être abandonnée, de s'être fait baiser comme une folle, comme une chienne en chaleur, à quatre pattes de plus, par un homme indigne d’elle, d’avoir baisé ce même homme, un nettoyeur ordinaire, de sa propre volonté à elle, à cheval, de l’avoir même supplié de la baiser ?
Elle regarda sa montre comme si elle y cherchait une justification. Quand j’ai vu sa surprise, j'ai regardé ma propre montre. J'ai tout de suite compris sa réaction. À peine une heure, à peine soixante minutes s'étaient écoulées depuis que nous étions entrés dans l'ascenseur. Soixante minutes pour mon désir, pour son mépris, pour sa honte, pour la panique mutuelle, pour la peur de la mort avouée et partagée, pour le sexe éhonté, pour l’agonie de l’orgasme, pour l’oubli final, pour le sommeil et pour le réveil. Tant la peur nous avons fait oublier ...
... elle, m’avait fait oublier moi, nous avait fait oublier nous, tout sens du temps qui s’était écoulé, du peu de ce temps qui s’était écoulé.
L'ascenseur s'est arrêté au niveau du garage. La porte s'est ouverte. Nous avons tous les deux attrapé nos vêtements et toutes nos affaires et sommes sortis. La porte s'est fermée. Nous nous sommes habillés en silence, sans plus nous regarder, et chacun est allé son chemin, sans échanger un mot. Quand je l’ai vu sortir du garage, au volant de sa voiture, mon seau à la main, j’ai humé ce seau plein de sa pisse entretemps refroidie, comme si l’odeur de sa chatte juteuse, cette chatte que j’avais baisé, comme si l’odeur de sa peur, comme si le souvenir olfactif de son orgasme y trainait quelque part
Dans les semaines qui ont suivi, je ne l'ai plus jamais rencontrée. Ce n'était pas surprenant. Je ne l'avais jamais rencontrée auparavant, en toute logique parce que nous avions des horaires de travail en différé, qui semblaient s’éviter, elle terminant tôt, moi commençant tard. Sauf à cette occasion unique. Bien sûr, je savais où elle travaillait. Mais à quoi cela servirait-il que je lui rende visite à son bureau ? À cause de ce qui s’était passé, mes chances de séduire quelqu'un comme elle étaient réduites à zéro, si une telle chance avait jamais existé. Ce n’était pas moi qui étais parvenu à la faire baiser par moi, c’était sa peur. Je savais bien qu'elle voulait refouler dans un coin perdu de sa mémoire et même tout à fait oublier ce qui ...