2 – Sens dessus dessous - Histoires de Sexe

2 – Sens dessus dessous

... qui veut dire ?
— Tu as des super nichons !
— Tu vas me faire rougir.
— J’aimerais bien avoir une poitrine comme la tienne ! 90C ! Whaou !
— Moi je la trouve un peu trop forte…
— Tu plaisantes ? Tes seins sont parfaits !
— Tu les aimes ? Vraiment ?

Le sourire de Rosa se fit soudain malicieux.

— Donne-moi ton Lejaby, fit-elle en tendant la main.
— Qu’est-ce que tu veux faire avec ? fit Brigitte, en lui tendant le soutien-gorge.

Promptement, Rosa le fourra dans son sac.

— Comme ça, tu ne seras pas tentée de le remettre avant que je ne t’y autorise !
— Tu exagères ! Je ne vais pas oser sortir du bureau !
— En fermant ton gilet, tu peux !
— Madame est trop bonne !
— C’est pour le bon fonctionnement du service ! fit Rosa en pouffant. Tu imagines l’affolement des mâles du service s’ils voyaient ça ?
— Que les mâles ?
— Toi, tu essayes de me séduire !
— Et pourquoi pas ?
— Sûrement parce que je suis une femme mariée, sérieuse, responsable, respectable…

Rosa avait prononcé ces mots avec une affectation si appuyée que Brigitte, saisissant la balle au bond, bouscula sa collègue pour la contraindre à se dévoiler.

— À ton tour maintenant ! lança-t-elle.
— À mon tour de quoi ?
— De retirer ton soutien…
— Tu crois que je peux faire ça ?
— Tu as dit : « Si une personne qui m’est chère me demandait ça… »
— Tu risques d’être déçue, mais…

À cet instant, on frappa à la porte. Brigitte referma son gilet à la hâte et Rosa lui jeta un regard amusé. ...

... Un cadre entra un papier à la main.

— Ah ! C’est bien que vous soyez là toutes les deux. Rosa, vous pourrez me faire le point sur les engagements d’Évry ? Il me les faut pour demain matin. Je pars dans cinq minutes, vous mettrez ça sur mon bureau.
— Bien sûr monsieur Martin.
— Et Brigitte, vous refaites le rapport qui va avec. J’ai juste corrigé deux ou trois mots, fit-il en lui tendant un brouillon. Vous vous arrangerez avec Rosa.
— Tout de suite monsieur Martin.

Brigitte prit les feuillets et quitta le bureau devant monsieur Martin tandis que Rosa, rassemblant les pièces du dossier, s’interrogeait sur le processus qu’elle venait d’enclencher. On ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens, mais pour le coup, la complicité des deux femmes et leur attachement ne laissaient guère de doutes sur leurs sentiments, sur leurs désirs. Sans avoir vraiment prévu la proposition de Brigitte, elle avait évidemment espéré une réaction de sa part susceptible de les entraîner plus avant dans leurs vagabondages polissons. Un peu prise de court, l’intervention de Martin lui permettait de peaufiner sa réponse pour dépasser leurs espiègleries coquines et, enfin, passer à…

Oui, elle se sentait prête à une véritable liaison ! Et la question n’était plus de savoir si elles allaient franchir le pas, mais quand elles allaient le faire, où et comment ?

Et en même temps qu’elle s’activait à rassembler les documents s’activant, de nouvelles et improbables fantasmagories embrasaient son ...