Il pleut, il pleut, bergère... - Histoires de Sexe

Il pleut, il pleut, bergère...

... plaisir, mais aussi pour apprendre.
— Tu apprenais quoi ? À survivre par d’autres moyens ?
— Non. Je lisais un peu de tout. L’histoire du monde, j’aimais beaucoup.

La question un peu brusque de Sybille interrompit Lyrie qui resta sans réaction un instant.

— Oui. J’ai lu des choses sur les trains. Les trains étaient des inventions fantastiques.

La liseuse semblait un peu tendue pour la première fois depuis leur discussion.

— Tu sais qu’il y avait des trains à vapeur ?
— Oui. Les premières locomotives.
— Il y avait-il d’autres véhicules qui fonctionnaient à la vapeur ? Tu as des informations sur ce type d’énergie ?
— Non. Enfin, je sais que la vapeur c’est de l’eau chauffée qui peut être utilisée comme… puissance et énergie. C’est dommage que je n’aie pas ces livres sous la main…
— Moi j’en avais un, mais il a été perdu.

Lyrie fixa un instant Sybille d’un air curieux puis piocha de son doigt dans le pot de terre.

— La vapeur t’intéresse ?

Sybille éluda la question d’un sourire et d’un petit geste de la main.

— Tellement de choses me passionnent… Savais-tu que le savoir de l’électricité ne s’était pas perdu ?
— Non.
— Je sais de source sûre que des hommes ont produit de l’énergie électrique il y a une dizaine d’années. Malheureusement, si l’on peut toujours produire un courant électrique, il n’est plus exploitable. Il s’étiole au bout d’un moment.
— Pourquoi ?
— Je sais seulement que personne n’est capable de comprendre le phénomène. À peine ...

... née, l’électricité meurt…

Le ton de Sybille, s’il était résigné, paraissait presque joyeux, ce qui surprenait un peu Lyrie.

— C’est dommage.
— Le crois-tu vraiment, Lyrie ?
— Oui. Non ?
— Je préfère garder ce débat pour plus tard. Tu auras le temps d’y réfléchir. Dis-moi… il doit y avoir des milliers de livres dans cette bibliothèque.
— Oui. Des millions peut-être. Sans compter les autres supports. Des supports informatiques et d’autres encore… Tu sais ce que c’est, Sybille ?
— Oui. Des vidéos, des disques, des versions numériques… Inutilisables malheureusement. C’est vrai que nous avions accumulé des milliards d’informations.

La liseuse, si elle portait bien son nom, savait également compter, et ce, comme personne d’autre au village.

— J’ai lu un peu plus d’un millier de livres dans ma vie. J’en ai perdu plus de la moitié aujourd’hui. Et toi, Lyrie ? Tu as une idée du nombre de livres que tu as lus ?
— Des milliers certainement…

Lyrie et Sybille échangeaient des propos compliqués pour Lilas et sans plus s’occuper de leurs voisines. C’était le plus souvent la liseuse qui parlait, mais Lyrie semblait suspendue à ses lèvres et Adeline, elle aussi, semblait être passionnée par la discussion.

Un bâillement sans discrétion aucune de Lilas fit sourire la maîtresse de maison et elle lui prit la main.

— Dure journée, Lilas ?
— J’suis crevée oui. Et te vexes pas, Sybille, mais j’comprends pas grand-chose à votre conversation.
— Et cela risque d’être plus ...