1. Il pleut, il pleut, bergère...


    Datte: 24/07/2024, Catégories: ff, couple, amour, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme noculotte, caresses, intermast, Oral fdanus, aventure, sf, lesbos, Auteur: Juliette G, Source: Revebebe

    ... l’rapprochement, mais…
    — Elle cause comme ma mère. J’ai compris à ses premières phrases moi aussi. Ça doit v’nir des livres.
    — Mais… toi aussi t’sais lire, Adeline.
    — Oui. Mais j’y ai pas passé tout mon temps. M’man n’avait presque aucuns liens avec les gens quand elle était môme. Elle préférait ses bouquins.
    — Et Lyrie vivait seule dans sa bibliothèque. C’est à force d’lire et d’lire encore qu’elles parlent d’cette manière c’est sûr.
    — C’est vrai. Tu as raison, ma chère Lilas. Comme je suis sûre que Lyrie raisonne d’une façon différente de la plupart des gens.
    
    La voix douce et un peu voilée de Sybille, accompagnée d’un sourire, fit se lever les yeux des trois femmes sur elle.
    
    — Lyrie ? Qu’est ce qui t’a fait penser à utiliser les toits de la ville pour éviter les loups ?
    — Un livre. Les aventures d’un jeune ramoneur. Je crois bien que c’est ça…
    — Un quoi ? C’est quoi un ramoneur ?
    
    Sybille avait levé sa petite main en regardant Lilas.
    
    — Chaque chose en son temps, Lilas… J’ai cru comprendre que l’on pouvait vraiment vivre en permanence sur ces toits. C’est vrai, Lyrie ?
    — Oui. Il faut faire attention quand il pleut, c’est tout.
    — Que sais-tu d’autre sur les toits de Paris ?
    — Il y a beaucoup de toits en zinc et ils sont plus glissants que les autres. Il y a des tas de pigeons qu’il est assez facile d’attraper pour se nourrir. Dans certains quartiers, on peut aller d’un toit à l’autre sans descendre dans les rues. Et… c’est tout.
    — Mais tu aurais pu en ...
    ... savoir bien plus, non ?
    — Oui.
    — Et cette arbalète ? Tu n’en avais jamais vu, mais tu savais que c’était une arme, bien sûr.
    — Oui. J’en avais vu dans les livres.
    — Aurais-tu pu apprendre à t’en servir si tu n’avais pas su lire ?
    — Je ne sais pas. Je crois que oui. La théorie m’a aidée, mais pour la pratique, j’ai dû me débrouiller.
    — Lyrie… Sans savoir lire, sans tous ces livres et ta Bibliothèque… Penses-tu que tu aurais pu survivre ?
    — Je n’aurais eu aucune chance…
    
    Une certaine tristesse avait foncé le bleu des yeux de Sybille et elle avait soupiré.
    
    — À ton avis… survivre est-il un aboutissement de la vie ?
    — Non. C’est vivre, l’aboutissement d’une vie.
    — Tu survivais donc, mais tu as continué à lire. Pourquoi ?
    
    Lyrie prit le petit pot de terre cuite et y plongea un long index curieux avant de le porter à sa bouche.
    
    — Je crois que tout dépendait de mon état d’esprit…
    
    Lyrie fit une grimace comique après avoir goûté le fromage au miel. Apparemment, le dessert ne valait pas la purée.
    
    — Non… ce n’est pas vraiment ça… Quand j’étais petite, je lisais sans arrêt pour me rassurer ou me distraire. Des romans, des livres qui me faisaient rêver… Tu vois ce que je veux dire, Sybille ?
    — Parfaitement.
    — Plus tard… j’avais une vingtaine d’années quand ma vie est devenue plus facile avec mes nouvelles armes. À partir de ce moment, j’ai lu beaucoup plus. J’avais plus de temps libre. Je vivais bien mieux. J’étais plus tranquille. Alors je lisais encore pour le ...
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