Il pleut, il pleut, bergère... - Histoires de Sexe

Il pleut, il pleut, bergère...

... de quelque chose. Comment fais-tu pour tout deviner ?
— Oh ça… Quand tu tiens à quelqu’un… tu t’y intéresses… Tu m’dis ce qui va pas ?
— C’est délicat… Je ne pense pas pouvoir te raconter la vie d’autres personnes sans leur consentement.
— Ah… C’est pas poli parfois et c’est nécessaire d’autres fois.
— Il s’agit de gens du village et… de moi… Je ne sais pas si je peux te raconter ce que d’autres ont fait, alors que ce qui s’est passé m’a troublée. Tu comprends, Lilas ?
— Oui, ma grande, j’comprends. Et ça t’perturbe au point qu’t’aim’rais bien m’en causer.
— Oui…

La bergère avait pris le balai de paille des longues mains bronzées et avait posé l’ustensile contre le mur.

— Tu pourrais m’raconter sans m’dire qui c’étaient ces gens. Tu m’donnes pas de détails sur eux et tu m’dis c’qui t’concernes toi. Si t’y tiens, quoi…
— D’accord. Ensuite, je te demanderai quelque chose… qui nous concerne, nous.
— Bien sûr…

Lyrie avait raconté la scène qu’elle avait vécue de son arbre en donnant un débit rapide à sa narration et sans donner de détails. Lilas, elle, avait écouté attentivement et avait réussi à garder son sérieux sans que son invitée ne se rende compte que son récit l’amusait. Puis, les conclusions qu’avait retirées la Parisii de cette expérience firent se froncer les sourcils clairs de la jolie blonde. Après un instant de réflexion, la maîtresse des lieux prit la main de sa protégée et sourit.

— Je n’ai pas envie d’un homme…
— Tant que t’auras pas connu ...

... d’hommes, c’est pas la peine de t’prendre la tête en bêtises. Y s’ra temps d’te poser ces questions si vraiment t’aimes pas les mâles. Mais j’pense que ce s’ra pas l’cas…
— Mais si je préfère les femmes… Si je tombe amoureuse d’une femme !

Lilas poussa un profond soupir et serra les longs doigts puissants qu’elle tenait en main.

— Et pourquoi qu’tu finirais pas par tomber amoureuse d’un homme ? T’en sais fichtre rien, ma grande !

Lyrie hésita un moment et eut une moue dubitative.

— Après ce que j’avais vu de mon perchoir, je me suis posé la question de savoir ce que j’aurais voulu, moi. C’est la fille que j’ai vue dans l’herbe qui m’est venue à l’esprit… Et avant cette image, la première à laquelle j’ai pensé… c’est toi, Lilas. Toi et moi au lit…
— Oh… d’accord. Mais c’est sûrement à cause de notre nuit ensemble. Tu d’vrais accepter les avances d’un homme qui te plaît. Après on pourra en causer… Y a des chances que t’sois plus aussi sûre d’être une broute-minou.
— Une quoi ?
— Une lesbienne ! Une femme qui bouffe le sexe d’une…
— J’ai compris ! Mais pourquoi appeler le sexe de la femme, un minou ?
— Y a plein d’mots pour désigner l’sexe d’une femme. Comme pour ceux des hommes. L’plus utilisé pour les filles c’est « chatte ». La chatte ! Donc l’minou.
— Mais pourquoi ?
— Ben… j'sais pas. P’t’être parce que c’est mignon, un p’tit chaton.
— Alors on devrait dire minette, non ?
— Ouais. T’as pas tort, ma grande. Et on l’dit aussi…

Lilas s’était levée et ...