1. Il pleut, il pleut, bergère...


    Datte: 24/07/2024, Catégories: ff, couple, amour, cérébral, Voyeur / Exhib / Nudisme noculotte, caresses, intermast, Oral fdanus, aventure, sf, lesbos, Auteur: Juliette G, Source: Revebebe

    ... l’homme. Et je crois que la science a fini par provoquer la chute de l’homme.
    — L’homme est seul responsable, non ?
    — C’est vrai. Alors maintenant il devrait se sentir encore plus responsable.
    — C’est-à-dire ?
    
    Lyrie passa ses doigts sur sa bouche pour l’essuyer et loucha sur la vieille marmite de fonte noircie par les feux de cuisine.
    
    — Sers-toi, tueuse de loups !
    
    Dans la bouche de Sybille, le surnom de Lyrie dénotait un amusement ou une légère ironie. La liseuse ne semblait pas lui apporter cette forme de respect que les autres lui accordaient.
    
    Lyrie avait rempli son assiette de haricots au lard à l’aide d’une petite louche de bois poli.
    
    — On ne devrait plus chercher à avoir plus que ce que l’on a… C’est un régal, tes haricots !
    — Merci. L’homme doit chercher à améliorer son existence, Lyrie. Imagine ce que pourrait être notre vie avec de l’électricité. Savais-tu qu’on l’avait surnommée « La fée électricité » ?
    — Non, je ne le savais pas…
    
    La cuillère avait pioché dans l’assiette de métal et Lyrie avait enfourné son contenu en regardant Sybille d’un drôle d’air.
    
    — Je sais, que tu sais, que l’homme avait fini par pourrir la terre. C’est la connaissance mal employée de la technologie qui a tout fichu en l’air. Tu l’as parfaitement compris, liseuse… Alors… je dis, moi, que nous devrions nous contenter des restes de technologie que nous avons et en rester là.
    — L’électricité nous permettrait d’avoir accès à l’informatique. L’informatique nous ...
    ... donnerait l’opportunité de découvrir toutes ces données accumulées dans ta Bibliothèque. Ce serait formidable, non ?
    — Non. Ce serait l’occasion de recommencer à tout foutre en l’air !
    
    La voix grave de Lyrie était montée d’un ton, comme son regard s’était assombri.
    
    — Tu ne pourrais rien y changer, Lyrie !
    — C’est vrai. Mais j’ai le droit de ne pas avoir envie de laisser les autres décider pour moi.
    
    Un court instant, Sybille parut surprise et un pâle sourire éclaira son visage.
    
    — Tu serais donc égoïste à ce point ?
    
    Fourchette en l’air, Lyrie planta son regard vert d’eau dans celui de la liseuse.
    
    — Je n’ai aucune envie d’un jour où je ne puisse plus manger de haricots au lard, parce que des inconscients auraient pourri la terre dans laquelle ils poussent ! Si tu appelles ça de l’égoïsme, c’est ton droit !
    
    Le rire doux de Sybille apporta un sourire sur les lèvres de Lyrie et après une nouvelle pioche dans son assiette, elle resta cuillère levée et immobile.
    
    — Je sais ce que signifie le mot égoïsme. Si j’étais la seule à adorer tes haricots, je parlerais d’égoïsme. Mais je ne suis pas la seule, non ? Survivre n’est pas de l’égoïsme. J’ai tué tous ces loups et je vous ai trouvés. Je suis reconnaissante ! Oui vraiment ! Mais je n’aime pas l’idée que d’autres décident pour moi quand ils ont tort. Et même si ces autres m’ont sauvée d’une vie précaire…
    
    Sybille versa de l’eau dans le gobelet d’acier et soupira doucement.
    
    — Tu as toujours vécu seule et tes choix ...