1. Mémoires de soie


    Datte: 14/07/2024, Catégories: ff, ffh, BDSM / Fétichisme Humour aventure, Auteur: Iovan, Source: Revebebe

    ... presque arrivée à m’attendrir… nous aurions pu… Dommage !
    
    Et puis, tout comme elle se lassait de tout, elle se lassa de moi… Foucade parmi ses foucades, je me retrouvai un jour remisée au fin fond d’un tiroir, en bonne compagnie, certes, si Lorène était une chipie, elle n’en était pas moins une femme de goût. Cependant, je connus là, une longue traversée du désert… une autre bien pire et bien plus longue m’attendait… Mais, n’anticipons pas…
    
    Combien de temps cela dura-t-il… ? Je ne saurais le dire exactement… comment savoir ?
    
    Ça n’était pas de l’ennui… nous faisions salon en permanence et c’était à qui dirait le plus joliment ses souvenirs. C’était une règle du jeu qui s’était instaurée avec le temps, presque naturellement, chacune et chacun de nous ayant ce qu’il fallait pour ce qui était des anecdotes savoureuses, pensez donc… ! Encore fallait-il les dire avec élégance et savoir tenir en haleine un public qui devenait au fil du temps de plus en plus exigeant.
    
    J’avais un petit talent et m’étais constitué en tant que conteuse de tiroir, un auditoire, à la fois bienveillant et très demandeur. Aussi, ne me faisais-je pas prier pour témoigner de ce que j’avais vécu… il m’arrivait bien parfois de broder un peu… très peu, juste pour l’art.
    
    Il y en avait une parmi nous, une petite culotte de dentelle rose, qui était impayable ! C’était un régal de l’écouter évoquer les frasques de la belle Lorène… Nous étions pliées (Tu penses… !) à chaque fois qu’elle prenait la ...
    ... parole, la coquine avait un humour aussi subtil que féroce, et nous attendions avec impatience, le moment où ce serait à son tour de nous régaler… Et ça ne manquait pas… Quels feux d’artifice ne nous a-t-elle pas allumés !
    
    Nous avions du temps… beaucoup de temps, et comme tout ce qui est pléthore, il finit par ne plus compter…
    
    Dire si cela dura des semaines ou des mois, je ne saurais le dire tant le manque de repères uniformisa cette durée… je me prenais à penser que le temps n’a que sa longueur, qu’il paraît semblable à lui-même, tout le… temps. Parfois, j’avais l’impression qu’il était comme constitué d’une simple addition d’instants successifs chaque instant ductile à souhait… parfois, il me semblait comme le flux continu d’un seul instant…« le temps, le temps, le temps n’est rien d’autre… ». J’avais entendu ça quelque part avec Louise… ma jolie Louise, comme tu me manquais, avec ta vie presque rangée, ta manière presque carrée de voir et faire les choses. Peut-être était-ce ce « presque » qui me plaisait aussi chez toi…
    
    Cette folasse, ce qu’elle était et ce qu’elle avait fait, importait peu… tu me manquais, toi et ta coquine. Où étiez-vous, si loin de moi… moi, si loin de vous ?
    
    Et puis un jour, il se produisit ce qui m’apparut comme une trouée dans la grisaille de cette routine, on ouvrit notre tiroir qui, au lieu de se refermer rapidement comme cela se produisait souvent, resta grand ouvert… de la lumière… un air soudain plus frais, d’autres senteurs… une odeur ...
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