Bullet Proof
Datte: 27/04/2024,
Catégories:
fh,
Humour
rencontre,
Auteur: Lilas, Source: Revebebe
... chance. Genre si tu tortilles trop du cul pour y aller, thèse égale nada, éjection de la fac illico presto, et case chômage sans diplôme !
Oui, j’avais bien saisi l’ampleur de la cata. Je me mis à bouder en serrant le coussin contre moi.
— Mais tu fais quoi, là ? s’impatienta Jérémy. T’as besoin d’un fax ou quoi ? Il t’attend et t’es même pas habillée ! Allez, grouille-toi !
— Mes vêtements sont pas secs. Je te rappelle que cet enfoiré m’a vidé une bouteille d’eau sur la tête !
— Tu viens de me dire que tu avais une tenue de rechange !
— Elle est trop sexy, il va croire que je veux le draguer. Déjà qu’il me prend pour une shootée !
— Tu as dit à Maryse que tu venais. T’as plus que quinze minutes.
— Oh, ça va ! hurlai-je en me levant. J’y vais !
Je me pris les pieds dans le matelas d’eau, et m’étalai dessus comme une crêpe. Les remous me donnèrent la sensation d’être sur un radeau en haute mer. Eh oui, et le requin allait venir me bouffer…
— Allez, relève-toi, lâcha Jérémy, excédé.
— Non (bruit étouffé, visage écrasé contre le matelas).
— Arrête tes enfantillages, t’es plus une gamine !
— OOOh, ÇA VA ! J’y vais !! m’époumonnai-je en m’extrayant, après maintes rechutes, du piège à eau.
— Dis ma cocotte, pas la peine de t’énerver contre moi. C’est pas moi qui ai raconté que ma mère était morte !
— Ouais ben, ça serait passé crème si cette fichue secrétaire avait fermé son clapet !
— Chu, arrête ton cirque, tu te doutes bien qu’il aurait fini par ...
... l’apprendre ! Ah, j’adore, c’est pas d’avoir menti qui te met en rogne, c’est de t’être fait gauler !
— Oh, ça VA ! répétai-je, très énervée. Que veux-tu que je te dise ! J’ai paniqué !
— Imagine, ça porte malheur à ta mère, ajouta Jérémy en me lançant un coup d’œil faussement songeur.
— Non mais n’importe quoi…
— Je pense que pour briser la malédiction, plus qu’une solution, lécher le cul de ton directeur de thèse !
— J’espère que ce n’est qu’une expression mon cher, ça se voit que tu l’as pas vu le Buvabe, sinon tu me crierais de me barrer dans l’autre sens, pas d’aller lui sucer le derche !
— Il est si terrible que ça ? me questionna mon ami, intrigué, tandis que je sortais quelques affaires de mon bagage pour me recoiffer et me ravaler la façade.
— Tu n’as pas idée ! ripostai-je en disparaissant dans le couloir menant à la salle de bain.
J’enlevai mon peignoir, fis quelques ablutions, m’habillai en vitesse, et commençai à me farder un peu, histoire de cacher sous quelques artifices les ravages causés par mes nuits de débauche. Jérémy s’encadra dans la porte, les bras croisés, le regard brillant :
— Il est beau gosse, c’est ça ?
La question me prit au dépourvu. Je lui jetai un regard interloqué puis m’appliquai du mascara.
— Jem, je ne sais absolument pas quoi te répondre. Il fait deux mètres, il a une énorme barbe, des cheveux longs qu’il ramasse en chignon, des poils de nez trop longs et ses yeux sont aussi glacés que les yeux des saumons congelés qu’on voit ...