Le facteur - semaine 2
Datte: 27/03/2024,
Catégories:
fh,
fplusag,
fagée,
jeunes,
gros(ses),
grosseins,
groscul,
bain,
campagne,
Oral
pénétratio,
journal,
occasion,
Auteur: Amateur de Blues, Source: Revebebe
... congélateur. On avait retrouvé la table de la cuisine comme une barrière entre nous. Curieusement, elle ne semblait pas abattue ; elle était même joyeuse.
— Tu dois m’aider, Antoine, reprit-elle alors que j’avais la bouche pleine. Un beau gosse comme toi doit avoir une petite amie. Une femme dans chaque port, comme les marins. Il te reste encore une semaine pour en profiter ; tu n’as pas rencontré une seule fille intéressante dans ce village ? Si je te voyais accompagné, en train de bécoter une gamine à longueur de soirée, ça calmerait probablement ma folie.
Alors je lui parlai de Mathilde. Je racontai tout, ce qui n’est pas grand-chose mais je vis qu’elle m’écoutait attentivement et peu à peu, même son visage se transforma, une ride apparut sur son front, son regard était plus doux, elle devenait maternelle.
— C’est si joli une histoire d’amour à votre âge. Si j’essaie de me mettre à la place de la donzelle, qui s’ennuie mortellement et qui a l’impression que personne ici ne peut la comprendre et lui apporter quoi que ce soit, je comprends que tes efforts aient été vains jusque-là. Pourtant, si elle savait ce qu’elle perd…
— Suzanne !
— Oui, donc je disais : c’est une intellectuelle, c’est donc son esprit que tu dois séduire et si tu ne peux pas lui parler parce qu’elle refuse la rencontre, tu peux peut-être lui écrire, tu sais, comme dans les romans, une grande lettre enflammée, drôle, intelligente, romantique sans être gnangnan, avec des compliments, mais si ...
... originaux qu’elle en rougira. Je suis sûr que tu en es capable, je suis même jalouse d’avance. Ce n’est pas Martin qui ferait ça.
— Tu crois que j’ai une chance ?
— On a toujours une chance quand on croit à ce qu’on fait. Si c’est un vrai coup de foudre, oui, tu as une chance. Si tu te moques d’elle comme tu te moques de moi…
— Suzanne !
— Blague ! Je plaisante ! Va écrire ta lettre, dit-elle en se levant. Moi, je suis convoquée par le receveur des postes par SMS. Il aurait des propositions à me faire autour d’un verre de cognac. Il a compris que j’étais une ivrogne et qu’il pourrait me sauter chaque fois que je serai ivre.
Et elle m’a laissé tout seul, après une simple bise sur la joue. Moi qui espérais finir dans son lit. Ou elle dans le mien. Je me suis donc résolu à m’attaquer à cette lettre. Je n’y croyais pas trop mais de parler de Mathilde m’avait rappelé comme j’étais vraiment accroché. Et puis une lettre, c’est moi qui irai la porter demain matin. Je suis donc monté m’installer sur mon lit, avec Buddy Guy dans les écouteurs. Mais écrire parait si simple, alors que c’est si compliqué ! Bon, je recopie ici ce que j’ai réussi à pondre. Je ne sais pas quoi en penser et je ne sais toujours pas si je vais aller porter cette missive demain matin mais ce que je sais, c’est que je ne ferai pas mieux.
Vendredi
La journée a débuté par une discussion avec Martin, et pourtant, je n’étais pas d’humeur. Ma lettre me brûlait dans la poche arrière de mon jean. Mais le ...