Artiste... mon cul, oui ! - I
Datte: 20/03/2024,
Catégories:
fh,
amour,
Oral
rencontre,
Auteur: Enzoric, Source: Revebebe
... cette solitude ! Tout était permis, tout était possible. On mangeait ce qu’on cultivait et élevait, on buvait l’eau d’une source intarissable et plus pure que n’importe laquelle des flottes mises en bouteilles. Le bonheur à deux quoi !
Puis, un soir, elle ne s’est pas sentie bien. Alors il a fallu qu’on redescende sur terre, dans la civilisation et ce qu’elle a de moderne et rassurant. Prise de sang, scanner, et j’en passe et des meilleurs pour apprendre qu’elle avait le foie bousillé. Quasiment mort !
Putain ! Le choc ! On mangeait bio, on vivait bio, alors quoi, merde ! Pourquoi elle plus qu’une autre ?
On a cogité grave, se repassant nos voyages en détail, ce qu’on avait déconné ou avalé comme tord-boyaux ou truc immangeable, mais rien. Et pourquoi elle et pas moi, d’ailleurs ?
On était inséparable, partageant tout, absolument tout. Alors pourquoi un et pas deux ?
Pourquoi c’était elle ? Elle qui avait toujours fait attention à tout et pas moi ? Moi qui avais, avant elle, puis avec elle, bouffé la vie par tous les bouts.
Pourquoi ce n’était pas moi, ce type qui avait avalé des hectolitres d’alcool qui n’avait pas le foie bousillé par une cirrhose ? Pourquoi ce n’était pas moi, très jeune gros fumeur devant l’éternel qui n’avait pas les poumons durs comme de la pierre ?
La vie est trop injuste. Vraiment trop injuste.
Ce ne fut que lorsque l’on a décidé de consulter un autre spécialiste avec le vain espoir que ce que son collègue avait déclaré ...
... comme irrémédiable était une erreur de diagnostic que tout est revenu.
— Madame, des foies comme le vôtre, j’en ai peu vu. D’autant que, d’après ce que vous dites, vous avez eu une vie… comment dire… parfaitement équilibrée. Alors je ne vois qu’une explication : un empoisonnement.
— Quoi ? Vous ne croyez tout de même pas que j’ai empoisonné l’amour de ma vie, m’insurgeais-je ?
— Monsieur, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. Je ne vous accuse pas, mais il est des personnes qui peuvent… comment dire… réagir à certaines substances alors que d’autres les tolèrent ou les éliminent sans problème. Des allergies…
— Allergies ! On ne parle pas d’allergie, mais de poison là, explosais-je de colère !
— Exact. Et il en existe tant que…
— Les champignons, chuchota-t-elle.
— Quoi, les champignons ? T’es pas allergique aux champis, que j’sache ! T’en as toujours mangé.
— Oui, et pas toi.
ooOoo
Elle a refusé tous les soins. Jamais je ne l’avais vue ni même imaginée si têtue, mais à contrecœur, j’ai accepté de regagner notre chez nous.
Elle a été forte, bien plus que moi qui pleurais en cachette en la voyant dépérir jour après jour. Alors, lorsqu’elle m’a demandé d’aller lui cueillir de bons gros champignons, de les lui cuire puis de lui servir, c’est peu dire que j’ai chialé toutes les larmes de mon corps. Mais je l’ai fait.
Elle les a dévorés comme jamais. Elle s’est goinfrée d’une poêlée pour quatre devant moi, son mari incapable d’avaler quoi que ce ...