Artiste... mon cul, oui ! - I - Histoires de Sexe

Artiste... mon cul, oui ! - I

... déprime canonique. J’ai pondu des trucs à se tirer une balle tellement c’était glauque. Mais ça se vendait bien. Moche, cher, et ma cop était aux anges. Elle claquait tout. Je chiais une merde par jour pour son plus grand plaisir de la mettre en vente dès le lendemain. Bref, ma vie n’était pas pire qu’avant, mais pas mieux.

Ça a duré deux mois avant qu’un matin je reçoive un SMS : « Salut. On peut remettre ça ? ». Remettre ! Clair que dans la seconde, j’ai remis une main sur ma queue. J’me suis vidé les couilles comme jamais. J’en avais des crampes tellement je me suis branlé en lisant ce SMS, mais j’ai quand même trouvé la force de répondre d’un simple « OUI », peint en blanc sur fond noir que j’ai envoyé par coursier le jour même.

— Tu vas où, fut surprise Béa de me voir sortir ?
— Interview.
— Ha ! bon ! J’croyais que t’aimais pas ça, s’étonna-t-elle ?
— C’est vrai, j’aime pas. Mais si tu veux claquer mon blé, faut que j’y aille, répondis-je avant de claquer la porte.

En fait, ce ne sont pas les interviews, mais ceux qui les font que je n’aime pas. Sauf que là, celle qui allait m’interviewer, je la kiffais grave. Trop pour ne pas, alors j’y suis allé.

Elle m’avait donné rencart dans un bistro. Pas un truc branché où tu bois à la paille un verre avec plein de sucre autour, mais un vrai bistroquet PMU qui vit et qui pue la vie, la vraie.

— Bonsoir.
— Salut.
— Merci pour la réponse, m’invita-t-elle à prendre place face à elle.
— Merci pour l’invitation, ...

... répondis-je connement.
— Vous buvez quoi ?
— Comme toi.

Elle héla le serveur à qui elle dit deux des doigts avant de montrer son demi quasi vide.

— Alors, comment va la star ?
— Star ! N’exagère pas ! Mais bien, et toi, lui demandai-je ?
— Ça va.

C’était un petit « ça va ». Un « ça va » poli, mais pas sincère.

— Arrête, t’as vu ta tronche ! On dirait une morte-vivante.
— Manque de sommeil. Le taf, la vie quoi ! Et puis t’as pas l’air plus frais que moi.

Elle disait vrai. Entre mes branlettes en pensant à elle, mes croûtes à peindre et Béa qui me remerciait de cette opulence de fric en retrouvant un appétit sexuel aux abonnés absents avant que je ne devienne « the star of colors », j’étais à plat.

— Pareil. Boulot, pas métro, pas dodo.

On s’est descendu binouze sur binouze tout en discutant sans voir le temps passer. À la cinquième, j’avais la vessie pleine.

— Faut que j’y aille, lui dis-je en me levant.
— Attends, on n’a pas…
— Pissé, la rassurai-je.

À mon retour, elle n’était plus là. J’ai flippé ma race comme jamais, avant de voir deux demis fraîchement tirés sur la table.

— Quoi ? Y’a pas que les mecs que ça fait pisser, balança-t-elle en se rasseyant !
— C’est bizarre.
— Quoi ?
— Comment t’es différente en vrai.
— Peut-être parce qu’avec toi je suis vraiment moi. Déçu ?
— Rassuré plutôt. T’as pas faim, toi ?

On s’est tapé deux steaks-frites accompagnés d’un rosé pas assez frais qui pique, avant de finir sur un banana split pour ...