Artiste... mon cul, oui ! - I
Datte: 20/03/2024,
Catégories:
fh,
amour,
Oral
rencontre,
Auteur: Enzoric, Source: Revebebe
... ventes et interviews à sa place tout en maintenant le secret.
En moins d’une année, la vente de nos toiles avait engrangé tant de fric qu’on a décidé de se consacrer à l’essentiel : nous. On avait, l’un comme l’autre, l’impression d’avoir suffisamment fait le tour de notre art, alors on a tout arrêté et on s’est offert des vacances longue durée.
On a voyagé, passant de continent en continent, profitant simplement de la vie sans se soucier du lendemain ou de nos comptes en banque. Dix mois de pur bonheur. Dix mois de folies à arpenter le monde et découvrir sa beauté. Lorsque l’on estimait avoir tout visité d’une ville, d’une région puis d’un pays, on allait dans un aéroport et on choisissait un vol. Mais, comme pour tout, arrive un moment où la routine s’installe :
— T’en as pas marre toi, me demanda-t-elle alors qu’on regardait la liste des prochains vols sans se décider ?
— Être avec toi, jamais ! tentai-je de lui redonner le sourire sans y parvenir. On rentre si tu veux.
— Rentrer où ? On a tout vendu ! On a même plus de chez nous.
Jamais je ne l’avais vu si triste, si perdue, alors, comme toujours, j’ai pris le taureau par les cornes et fait ce que je sais le mieux faire. Malgré la petitesse et l’inconfort du lieu, on a fait l’amour plus que baiser. Certes, s’aimer si tendrement, si amoureusement, sur la cuvette d’un chiotte dans un aéroport n’est pas l’endroit rêvé, et pourtant ! C’était… grandiose.
Le lendemain matin, on rentrait au bercail. Enfin, en ...
... France, parce qu’on était parti sans bagage et sans plus de pied-à-terre. On a visité notre terre natale, durant deux mois. Deux mois à traverser le pays de long en large. Deux mois qui nous ont convaincus que prendre des vacances, c’est le pied, mais qu’être constamment en vacances l’est moins. Beaucoup moins même. On s’emmerdait, ne trouvant plus aucun plaisir à voyager sans but. Alors on s’est mis en quête de trouver notre petit nid d’amour.
Moi qui pensais qu’elle voulait retourner dans notre ville natale, reprendre un job, sinon le job qu’elle avait exercé durant des années, je me suis gouré grave. Et pour cause !
On a posé la valise de nos souvenirs de voyages près d’un bled perdu, perché dans les hautes Vosges. Et quand je dis paumé, ce n’est pas un euphémisme : le trou du cul du monde. Inaccessible en hiver et tout aussi désert l’été. Truc de ouf !
Pour autant, je m’y suis de suite senti bien. Aucun bruit, montagne, forêt et animaux, pour seuls paysages et voisins. Un havre de paix et de quiétude parfait pour vivre notre amour à l’état brut. Même si un petit village en contrebas nous permettait de nous ravitailler une fois par mois les beaux jours venus, même si les hivers furent rigoureux et longs, ces quatre années en quasi-autarcie furent, de loin, nos plus belles années. On vivait au jour le jour, sans médias, coupés du monde. La guerre mondiale aurait été déclarée qu’on ne l’aurait su qu’en recevant un obus sur la tronche.
Putain ! C’qu’on a joui de ...