1. Location


    Datte: 17/03/2024, Catégories: fh, complexe, caresses, Oral pénétratio, portrait, rencontre, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... vois, je te fais honte. Il ne faut plus que nous sortions ensemble.
    
    J’ai beau dire que ce n’est qu’un connard, que je n’en ai rien à foutre, aucun argument ne peut la convaincre. À partir de ce jour, notre relation tourne au huis clos, et ce n’est pas bon. Je viens la voir un peu moins souvent, car curieusement nos agendas s’accordent de moins en moins. Un dimanche soir, au moment où je vais la quitter après un week-end malgré tout heureux de folie amoureuse, elle se met à pleurer.
    
    — Laisse-moi tomber, je gâche ta vie, répète-t-elle comme un leitmotiv.
    
    Je lui dis encore une fois que le problème est uniquement dans sa tête, elle trouve mille exemples pour me prouver le contraire, passant même par les métiers et les sports qui lui sont interdits.
    
    — Je ne peux faire aucun métier en contact avec le public…
    — Pourtant tu es bien en contact avec des malades, non ?
    — Oui, mais ils sont couchés, ils ne s’aperçoivent même pas que je suis si petite. Et tu me vois en maillot de bain sur une plage ou à la piscine ? Je ne peux même pas apprendre à nager.
    
    Là, je lui dis qu’elle exagère, que de nombreux sports sont à sa portée. Bien entendu, pas le basket ou le volley, mais le judo par exemple.
    
    — Tu vois, pour en avoir fait pendant une dizaine d’années, je suis sûr que tu y réussirais. D’abord, ça te donnerait confiance en toi, et ensuite tu as un énorme avantage : ton « hara », le centre de gravité, est très bas. Et ça c’est redoutable ...
    ... dans cet art martial. Tu passes sous les plus grands avec facilité et tu les balances sans effort.
    
    Ça lui a fait tilt. Surtout parce que c’est un sport de combat et qu’elle a souvent peur en rentrant chez elle le soir. Alors elle s’inscrit dans un club, une occasion de plus pour se voir moins souvent. Elle ne s’y sent pas mal, le respect de l’adversaire est enseigné, elle n’a pas de moqueries à subir. Comme je l’avais imaginé, elle progresse très vite et égrène les ceintures, blanche, jaune, orange, verte, bleue, marron… Puis arrivent les compétitions, qui nous privent de quelques week-ends. Je suis plus sa progression dans le journal local du lundi que lors de nos rencontres devenues trop rares.
    
    En un an, elle devient une compétitrice brillante, ceinture noire, et semble bien plus épanouie. L’année suivante, entre boulot, entraînements et compétitions, je ne la vois plus du tout. Elle m’invite cependant un jour à prendre un verre… dans un bar ! Je la trouve rayonnante, radieuse, avec quelque chose de transformé. La chouineuse effondrée sur les marches est bien loin, elle semble s’assumer pleinement maintenant, ou du moins paraît plus sûre d’elle. Elle voulait m’annoncer qu’elle avait rencontré « quelqu’un » sur le tatami, un jeune homme d’origine vietnamienne qui a l’immense avantage d’être… à sa taille. Je ne peux que lui souhaiter beaucoup de bonheur. Elle me remercie de lui avoir fait découvrir plein de choses, et notamment le judo. 
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