Location - Histoires de Sexe

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—Allô Jérôme ?
— Ouais…
—Salut, c’est Seb.
— Ouais, Seb, j’t’avais reconnu.
—Dis, j’t’appelle, ce serait pour un service…
— Si j’peux, dis toujours ?
—Voilà. Mon locataire quitte mon appart’ et il faut que je le remplace, j’en ai besoin. Ici les loyers sont hors de prix. Est-ce que tu pourrais le faire visiter ? Je passe l’annonce, je les convoque, je m’occupe de tout. Mais ça m’éviterait deux ou trois tours de TGV qui me coûtent un bras à chaque fois.
— Pfff… Oui, bon, si tu veux. Mais sans empiéter sur le boulot, ça j’peux pas.
—Non, non, pas de souci. Tu m’dis quand tu peux et je fais avec…
— Attends, j’regarde… Bon alors… mardi soir et vendredi soir à partir de 18 h 30…
—Super, ça marche. Je t’envoie une paire de clés dès demain. J’te revaudrai ça.
— J’espère bien ! Disons 10 %…
—Quoi ?
— Sur le loyer. 10 % sur le loyer.
—Hahaha ! Nan ! Une bonne bouffe au resto quand j’viendrai pour signer.
— Ça me va. Allez, salut.
—Salut, et merci encore.

Ben oui, ce vieux Seb, je ne peux pas le laisser tomber, on en a trop fait ensemble. Et son appartement, je le connais par cœur pour y avoir bu beaucoup, dormi un peu, vomi parfois. J’ai donc toute qualification pour le faire visiter.

Le défilé commence. Évidemment, il manque une gourde à l’heure dite, qui est sur la liste envoyée par Seb et qui n’est pas là. Tant pis, je commence sans elle, pas envie d’y passer la soirée. On fait la visite, etgna-gna-gna ceci, etgna-gna-gna cela, et la vue, et le chauffage, ...

... et la cuisine équipée. Tiens, la sonnette. Interphone :

— Oui ?
—C’est pour la visite, excusez-moi je suis en retard, dit une voix féminine.
— Ah, pour être en retard, vous l’êtes. Désolé, mais on a presque terminé. Il faudra revenir vendredi.

Et je raccroche. Entre la pétasse blonde qui n’a pas de lumière à tous les étages, la vieille fille amoureuse de la cuisine, le type qui s’en fout un peu vu que c’est le cinquième qu’il visite, et le sportif coiffé avec une crête vert et rouge qui demande :

— Et y a Internet ?

Je fais sortir tout ce petit monde, je referme et je descends. Dans le hall, je trouve un petit tas de vêtements posé sur une marche qui émet des bruits de sanglots. Une petite nana qui chouine à chaudes larmes.

— Eh ! Qu’est-ce qu’il vous arrive ? Je peux vous aider ?
— Non, répond-elle en reniflant. Je venais pour visiter un appartement et j’étais en retard…
— Ah, je vois. Le vilain qui vous a répondu, c’est moi. Mais, il faut me comprendre, je n’avais pas l’intention d’y passer la soirée. Vous ne pouvez pas revenir vendredi ?
— Non, vendredi je fais la nuit. Je ne peux pas venir, je suis infirmière à l’hôpital…
— Ah bon… Je vois… Allez, séchez vos larmes et venez avec moi, on va la faire cette visite.
— Non… Je ne veux pas vous embêter… J’embête tout le monde…
— Taratata ! Allez, venez. Si un jour je me retrouve aux urgences et que je tombe entre vos mains, je risque d’y passer. Faut prendre soin des personnels hospitaliers.

Elle a un ...