Location - Histoires de Sexe

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... vague sourire et se décide à me suivre. Elle a dû embêter Seb par téléphone pour savoir sur quelle sonnette appuyer. Ben oui, le nom du locataire n’est pas celui du propriétaire. Et puis elle me raconte s’être frittée avec ses parents, et son père la met dehors à partir du premier du mois suivant. Sinon, il met toutes ses affaires dans la rue.

— Et il est tellement ours qu’il en est capable.
— Certes, mais visiter n’est pas gagner à tout coup. C’est le propriétaire qui décide.
— C’est vrai, mais je suis sérieuse, propre et j’ai un métier sûr avec un salaire sûr. Ça compte, non ?
— Bien sûr que ça compte, surtout par rapport à ceux qui viennent de faire la visite.
— Vous croyez ? J’ai ma chance ? Oh, ce serait trop bien.

Nous faisons la visite, tranquillement tous les deux. Elle commence à se détendre et à ressembler à quelque chose d’autre qu’un visage rouge et chiffonné. Elle est petite, un peu ronde peut-être, mais assez jolie. Des traits réguliers, les yeux un peu cernés par sa journée de travail, ce ne doit pas être évident tous les jours. Je me lâche un peu plus, lui contant quelques souvenirs vécus dans cet appartement. Elle reprend peu à peu de l’assurance :

— Il est vraiment très bien, très lumineux. Cependant… Si je peux me permettre…
— Oui, faites ?
— Il y manque une petite touche féminine, je ne sais pas, un peu de couleurs, des plantes vertes…
— C’est normal. Le propriétaire est un garçon et il l’avait loué à un garçon. Résultat : appartement de ...

... garçons. Les filles ne faisaient que passer…

Elle rit, elle semble détendue maintenant. L’appartement vu, nous faisons un tour dans les parties communes, le sous-sol et le local à poubelles, la petite cave et enfin la cour arrière et le garage.

— Un côté pratique, ajouté-je, c’est cette sortie de garage sur la rue arrière. Parce que la rue qui donne en façade est en sens unique, parfois c’est bloquant. Cependant, à pied, vous êtes à deux minutes du centre-ville. Mais de ce côté-là, vous avez au bout de la rue le meilleur restaurant chinois de la ville, et qui fait des plats à emporter : pratique quand on n’a pas eu le temps de faire les courses. D’ailleurs, fais-je en regardant ma montre, ça vous dit de manger chinois ?
— Oh là, non, je ne voudrais pas vous importuner plus longtemps…
— Pas du tout. Il est vingt heures et j’avais prévu de me faire une toile à cette heure-là. C’est donc trop tard. Je prendrai la séance suivante. Et puis, il faut bien que je me fasse pardonner. J’ai horreur de faire pleurer les dames…
— Non, non, je vous remercie, mais… je vais rentrer, c’est très gentil à vous.
— On vous attend, peut-être ?
— Oh non, c’est pas ça. Je ne veux pas abuser. Je vous ai assez embêté comme ça. J’ai gâché votre soirée.
— Pas encore. C’est si vous me plantez là, tout seul, à attendre la séance suivante que vous allez me la gâcher. Je me connais : un quart d’heure, un verre dans un troquet, et puis je vais en avoir marre et je vais rentrer. Non, je vous assure, ...