1. Location


    Datte: 17/03/2024, Catégories: fh, complexe, caresses, Oral pénétratio, portrait, rencontre, Auteur: Roy Suffer, Source: Revebebe

    ... ça me ferait très plaisir.
    — Mais… je suis habillée comme quelqu’un qui revient du travail, je sens l’éther et le désinfectant, vraiment pas présentable…
    — Attendez, on est mardi soir, tout le monde sort du boulot. Et puis je ne vais pas vous présenter à mes parents. C’est juste pour le plaisir de manger quelques rouleaux de printemps avec quelqu’un pour discuter, au lieu de manger une boîte de « Qu’a ni goût » seul devant la télé. Dois-je vous prier à genoux ?
    — Non… Bon… Puisque vous insistez…
    — Ah ! Enfin ! Avec toute la salive que j’ai dépensée, ça vaut bien un apéro de plus !
    — D’accord, mais c’est moi qui vous l’offre.
    
    Nous remontons la petite rue vers le chinois. Ses bottines résonnent sur le macadam et je m’aperçois qu’elle fait deux pas quand j’en fais un. Elle doit avoir de bien petites jambes sous son imperméable, ou alors c’est une pratique d’infirmière que j’ignorais. Le resto sent un peu le graillon, comme tous les chinois. Madame Cheng nous installe. Elle pose son imper et va aux lavabos tenter d’ôter son parfum d’hosto, je nous commande un apéro. Je la regarde revenir, c’est vrai qu’elle n’est pas grande, c’est vrai que ses jambes paraissent très courtes, gainées de collants sombres, jupette droite et grise, fin tricot blanc cassé échancré en V. Curieux, quand elle est assise elle est à la bonne taille, signe que le buste est normal, mais ses pieds ne doivent pas toucher le sol.
    
    Nous sirotons, nous rions de ces chips aux crevettes qui aspirent la ...
    ... langue. Elle s’accoude comme n’importe qui sans souci de hauteur, elle se penche vers moi pour bavarder sans en faire profiter toute la salle. Ma vue plonge dans l’échancrure où deux grosses colombes bien blanches et dodues dorment côte à côte. Très joli spectacle, et je me surprends à palpiter de l’entrejambe. Pourtant, je l’ai invitée sans la moindre arrière-pensée, juste histoire de ne pas passer deux heures tout seul.
    
    Les nems et les beignets sont délicieux, quoiqu’un peu gras, le riz cantonais est à se rouler par terre, la bouteille de rosé descend vite. Ses joues rosissent, ses yeux se mouillent et brillent. Elle est d’un commerce très agréable et se raconte un peu. Le boulot, le moral qui suit les réussites et les échecs, la fatigue des nuits de garde enchaînées après une journée de travail, l’avantage des compensations. Puis elle parle un peu d’elle, de ce qu’elle appelle « son infirmité ».
    
    — Il me manque dix centimètres aux cuisses et aux mollets, je devrais mesurer un mètre soixante-dix et je ne fais qu’un mètre cinquante. Un médoc que ma mère a pris quand elle était enceinte, paraît-il. Elle ne savait pas, personne ne l’a prévenue, elle culpabilise beaucoup. On m’a traînée partout pour me faire grandir, en vain. À la fin, ils voulaient m’opérer, couper les os, les écarter de quelques centimètres, attendre qu’ils repoussent. Six mois sans bouger à chaque fois et beaucoup de souffrances, j’ai refusé. Mais c’est à force de fréquenter les hôpitaux que j’ai voulu ...
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