1. Prologue : c’est donc vous, Colette ?


    Datte: 11/03/2024, Catégories: ff, fagée, inconnu, campagne, Voyeur / Exhib / Nudisme noculotte, Masturbation uro, lesbos, dominatio, Auteur: Dyonisia, Source: Revebebe

    ... chaude et humide… Mon Dieu que c’était bon !
    
    Les doigts sur mes lèvres, les pupilles écarquillées et les joues brûlantes, j’essayais de poursuivre ma lecture sans rien perdre du spectacle que me proposait l’initiatrice de nos turpitudes. J’arrivais vaille que vaille à la séance d’exhibition masturbatoire qu’elle avait donnée à contrecœur et corps consentant. Ses mouvements s’accéléraient encore au fil des réminiscences que mes phrases lui imposaient. Elle étirait et froissait ses longues nymphes – anormalement longues, en effet – sans arrêter de se branler et de se fouiller, emportée par une transe rageuse qui accroissait mes pensées lubriques.
    
    C’était trop. Ma vue se brouillait, les lignes s’entremêlaient, ma voix hoquetait, ma gorge se nouait, il me fallait libérer la tension sexuelle qui vrillait mon ventre et gonflait mes seins. Je jetai aux orties vergogne et bienséance. Ma main s’agita sous le nylon, pressa le clitoris, massa les chairs et s’englua dans la fente. Ce n’est jamais que le premier pas qui coûte : comme Colette, je me caressais et me pénétrais sans retenue. Après tout, il n’y avait pas de mal à se faire du bien !
    
    La vertu n’avait plus cours, ni la raison. L’obscénité du tableau que nous composions ne m’apparaissait pas, l’inconvenance de notre différence d’âge ne m’effleurait pas, le faible temps écoulé depuis notre rencontre ne comptait pas. Nous n’étions que deux femmes qui communient dans la même folie charnelle au gré d’un scénario ...
    ... sadomasochiste, fantasmé par l’une et vécu par l’autre. Deux femelles libidineuses et heureuses de l’être…
    
    Miracle du plaisir partagé, ma gorge se desserra et ma voix se dénoua. Je lisais sans contrainte, les lignes s’enchaînaient à merveille, les phrases décrivaient à flux continu les étapes qui avaient amené jadis Colette au paroxysme de sa débauche et qui nous menaient de conserve à l’orgasme. Une miction involontaire en avait alors sanctionné le point d’orgue, son évocation déclencha ce soir-là l’exultation simultanée de nos deux corps. Du mien en tout cas, car si je ressentais profondément les effets physiques de la jouissance, je me demandais si la sienne pouvait être autrement que cérébrale.
    
    Quelle qu’en fût la forme, elle avait visiblement comblé Colette. Son visage rayonnait de reconnaissance autant que si je lui avais fait moi-même l’amour. M’identifiait-elle, par la grâce d’une reviviscence virtuelle, à la jeune vendeuse dont elle avait bénéficié des soins affectueux après son exhibition éhontée ? L’idée m’en vint et ne me choqua pas. J’en fus même tentée, au point d’en projeter une inversion des rôles. S’abandonner aux mains de Colette, que je devinais douces, aurait été une expérience nouvelle. Cette vision trouble m’accompagnait agréablement dans le brouillard des sens et l’apaisement des nerfs.
    
    Les errements de mon esprit se trahissaient sans doute dans la vacuité de mon regard, assez, du moins, pour que Colette s’enquît de mon état avec une pointe de bienveillante ...
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