Prologue : c’est donc vous, Colette ? - Histoires de Sexe

Prologue : c’est donc vous, Colette ?

... inquiétude. Je faillis, mais n’osai lui avouer les raisons réelles de ce flottement. L’appel de ma vessie, trop sollicitée par l’absorption de multiples tasses de café et de thé au cours de l’après-midi, me fournit un dérivatif d’autant plus manifeste que la décontraction des muscles le rendait plus pressant.

— Mais bien sûr, rien de plus normal. Je vais vous montrer où vous délivrer de ce besoin qui témoigne d’une empathie poussée vraiment très loin à mon égard, s’amusa Colette d’un air énigmatique.

Embarrassée par des mains poisseuses, je dégageai à la hâte mes chevilles des jambes tirebouchonnées du pantalon en envoyant valser mes baskets pour la suivre jusqu’à la salle de bain. Ne découvrant là que douche et lavabo, mais point de cuvette, je crus à une erreur d’interprétation.

— Vous m’avez bien parlé d’un trop plein de liquide à évacuer ? Le bac de douche est tout à fait indiqué pour cet usage, me détrompa-t-on en s’asseyant sur un tabouret. D’ailleurs, donnez-moi donc votre culotte pour éviter de la mouiller.

Je commençais à comprendre ce que Colette avait en tête et s’il m’était resté un doute, elle s’empressa de préciser ce qu’elle désirait malgré la rougeur que je sentais me venir aux joues.

— Voyons, Chantal… Vous avez retranscrit avec une fidélité louable tous les détails que je m’étais imposé de décrire de mon sexe. Vous avez retracé et parfois romancé – pour la bonne cause – avec un plaisir évident les diverses avanies qui ont déterminé le ...

... tournant de mon existence. Vous avez dessiné le décor, les actrices et la conclusion du spectacle dont j’avais été la vedette, avec une indéniable satisfaction érotique. J’ai beaucoup aimé cela et vous savez combien j’ai apprécié votre lecture. Je viens de partager avec vous le même agrément qu’elle vous a apporté. Je ne vous ai donc rien caché de mon intimité, souffrez de me rendre la pareille.

Après l’avoir mise en scène sans scrupule, comment lui refuser d’honorer un tel plaidoyer et de quel droit m’abstenir de réparer ma faute ? Surtout quand l’urgence commandait…

Je retirai ma culotte et la lui remis. Par bravade, j’ôtai aussi mon pull, puis, pour faire bonne mesure, j’enlevai également mon tee-shirt. Couverte du seul soutien-gorge, je m’accroupis dans la douche. En vain ! Pas une gouttelette ne sortit. Une lueur d’ironie passa dans les yeux qui m’observaient.

J’essayais pourtant de me concentrer. Mais quoi qu’en fut la cause, retour de timidité puérile ou sourire narquois de Colette, ma bonne volonté restait inefficace.

— Ce n’est pas si facile, n’est-ce pas ? Je suppose que cet exercice ne vous est pas familier, commenta Colette adoucie par mon air navré.
— Pas vraiment, non. Pas depuis longtemps et pas dans ce genre de situation…
— Pisser devant une inconnue, se montrer dans une pose humiliante, l’idée vous excitait il y a un instant. S’y risquer est tout autre : abandonnez votre fierté et écartez vos lèvres.

J’étais pivoine(ce n’était que la troisième fois ...