1. Fanfreluches et clef à molette


    Datte: 11/07/2019, Catégories: nonéro, mélo, Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    ... menotté à un tuyau métallique par le sinistre Lovejoy, tandis que l’eau s’engouffre et menace de les submerger. Je ressentais cette même fatalité inexorable, ce sentiment d’urgence désespérée… Sauf qu’à présent, ça se passait dans la vraie vie, pas dans une salle de cinéma.
    
    Je devais prendre exemple sur elle. Sur Rose, je veux dire. C’est en gardant son calme qu’elle avait sauvé son amant. Et, accessoirement, avec une hache qui se trouvait là à propos… Je focalisai ma volonté jusqu’à ce qu’une accalmie se produise sous mon crâne, me permettant d’envisager toutes les solutions à notre intéressant petit problème.
    
    Pouvais-je faire sauter le panneau blindé ? Avec de l’explosif, pourquoi pas… Cependant, en admettant que je trouve une charge explosive et un détonateur, cela présentait un léger inconvénient. Sans même parler de la contamination radioactive de l’abri – souci mineur, vu les circonstances, je risquais de tuer Alain au moindre surdosage. Découper le métal au chalumeau ? C’était exclu. Nous n’étions pas équipés en conséquence, et de toute façon cela aurait été bien trop long. Une barre à mine ? Vu ma forme physique, je n’arriverais probablement pas à la soulever. Et de toute façon, je savais que ce serait inefficace…
    
    Non, nous en revenions toujours au même point : la génératrice. Le seul moyen d’entrouvrir ce cercueil de béton, c’était de réactiver sa source principale d’énergie.
    
    ooOOoo
    
    Je frappai trois grands coups sur la porte du sas, espérant ainsi ...
    ... faire comprendre à Alain que j’avais reçu son message. Dix secondes plus tard, trois coups sourds répondirent aux miens. Puis, plus aucun bruit.
    
    — ALAIN, JE VAIS REVENIR ! ACCROCHE-TOI !
    
    Au moment où je criais ces mots, je savais qu’il ne les entendrait pas. Qu’importe, c’était un encouragement pour moi-même autant que pour lui. Je m’écartai à regret de la paroi d’acier. Si ténu soit-il, nous avions établi un contact qu’il me répugnait de rompre. Pourtant, il n’y avait plus de temps à perdre. Chaque seconde comptait !
    
    Rallumant ma torche, je quittai le sas de décontamination après un dernier regard sur ce stupide panneau blindé. Puis je m’élançai vers le local technique, où je serais cent fois plus utile à Alain. Mon seul espoir, pour faire redémarrer cette satanée génératrice ? La procédure d’urgence et le fameux circuit de secours, évoqués par le message sibyllin de l’afficheur.
    
    De retour devant l’odieuse mécanique…
    
    D’une main tremblante, j’éclairais le fascicule de Keller, récupéré au passage dans la cuisine. Durant cinq longues, interminables minutes, je le feuilletai en tout sens, sans rien trouver. Rien de rien, sur la marche à suivre en pareilles circonstances ! Terriblement frustrée, je refermais le guide. À quoi bon prévenir d’une urgence, si on ne documente nulle part la procédure pour y répondre ! Où était la logique, dans tout ça ? Il n’y en avait aucune !
    
    En parallèle à ma peur, culminait en moi la colère… Envahie par une rage froide, j’empoignais ...
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