1. Fanfreluches et clef à molette


    Datte: 11/07/2019, Catégories: nonéro, mélo, Auteur: Hidden Side, Source: Revebebe

    Rappel des faits : Septembre 2016 : survenue brutale du chaos, après une attaque nucléaire de l’Iran sur Tel-Aviv. En quelques heures, une série exponentielle de répliques et contre répliques fait basculer le monde dans l’apocalypse. Plusieurs têtes nucléaires rayent la région parisienne de la carte, alors qu’Alain Durieux se trouve coincé dans l’abri antiatomique sous la villa familiale. Élodie et Manon – sa femme et sa fille –, en balade au centre commercial au moment de l’attaque, trouvent la mort avec la quasi-totalité des franciliens.Après plusieurs mois de survie solitaire, Alain capte un SOS émis par une balise automatique depuis un autre abri, situé à Créteil. Au péril de sa vie, il réussit à sauver Eva Clarinsky, unique survivante d’un groupe de sept personnes piégées sous l’hôpital Albert Chennevier. Terriblement amaigrie après des mois de privations et d’horreur — Piotr, son mari, s’est sacrifiée pour elle – Eva parvient à rejoindre l’abri d’Alain, malgré son extrême faiblesse. Elle découvre là une véritable forteresse, conçue pour permettre la survie de cinq personnes durant vingt ans, avec tout le confort moderne. Il y a même un substitut du monde extérieur : la serre hydroponique.Pour Eva, c’est le temps de la reconstruction. Traumatisée par le sacrifice de son mari, la jeune femme décide de vivre et de se battre en son nom. Au fil des semaines, puis des mois, les deux rescapés – qui ont noué des liens d’amitié de plus en plus forts – s’installent dans une ...
    ... routine où le partage égalitaire des tâches a été impulsé par Eva. Celle-ci redoute pourtant l’inévitable, le moment où Alain va s’intéresser à elle en tant que partenaire potentielle. Et effectivement, ils finissent par échanger un long baiser. La jeune femme en est plus troublée qu’elle ne l’aurait cru…
    
    --<( – III – )>--
    
    Combien de temps avais-je dormi ? Aucune idée… Cet univers sans jours ni nuits était libéré de toute notion d’horaire. Depuis longtemps déjà, j’étais imprégnée du rythme d’Alain, réveillée dès qu’il se levait et se préparait. Ce « matin » pourtant, un étrange silence baignait l’abri. Debout la première, je frissonnais, nue sous la couverture qui me drapait.
    
    Implorant le ciel pour ne pas croiser mon compagnon ainsi dévêtue, je gagnai la salle de bain. Mes prières furent exaucées ; la porte de sa chambre resta close. Aucun mouvement, en dehors de mes pas rapides. Quelques secondes plus tard, je me glissai sous la douche avec un soupir soulagé. Laissant couler l’eau plus que de raison, je profitai du jet tiède pour chasser pêle-mêle traînées sanglantes et idées noires.
    
    Une fois séchée, je débusquai dans l’armoire à pharmacie un antique paquet de tampons. Un héritage de la vieille Madame Keller, traînant là depuis trente ans au moins… Après m’être convaincue d’en utiliser un, j’ajustai ma culotte de coton blanc avec un sentiment de sécurité retrouvée. Un rien parfois suffit à déstabiliser une femme ! Dans ma liste de choses à faire, j’ajoutai mentalement ...
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