Traductrice - Histoires de Sexe

Traductrice

... chose ?
— Je ne sais pas mentir, du moins avec mes amis. Vous m’avez percé à jour. La réalité est que je voulais à tout prix vous faire un cadeau et faire oublier celui de l’autre fois.

Son regard est comme attiré par mon chemisier. J’ai en effet mis un chemisier, mais gardé bien sage avec tous les boutons fermés. C’est juste que… il ne peut pas se douter. Il faut que je détourne son attention.

— Je vous avais dit que ce n’était pas nécessaire et que pour le reste on faisait comme si rien ne s’était passé.
— Mais je veux à tout prix. En plus, Emma s’est moquée de moi, elle m’a littéralement dit :
— Comment ? Vous avez parlé à Emma de… de… de ces bijoux ?
— Naturellement. On ne se cache rien. Antoine a bien dû vous en parler ?
— Parler de quoi ?
— Je lui en avais fait la confidence.
— Quelle confidence ?

Je sais ce dont il veut parler. En effet, Antoine en avait fait des gorges chaudes. J’avais senti que c’était plus qu’une confidence partagée avec moi ! Une façon de revenir à la charge. Oh, discrètement, sans avoir l’air d’y toucher ! Juste une façon de dire :Tu vois, eux le font.

****

— Alors cela vous a plu ?Nous sommes dans le taxi qui nous ramène à l’hôtel.
— Oh, oui, merci pour tout. J’aimais Claude Monet mais maintenant avec cette conférencière j’ai l’impression d’être entrée dans son intimité. Merci aussi pour le restaurant.
— Alors je suis pardonné ?
— Vous l’étiez déjà avant mais maintenant c’est un souvenir plutôt drôle.
— Alors je peux ...

... poser une question ?
— Bien sûr.
— Est-ce que vous les avez essayés ?Il a posé sa main sur ma cuisse. Il me regarde. Ses yeux brillent. Il n’est pas nécessaire de préciser quels sont « les » ?
— Oui.
— Et ?
— Et quoi ?
— Est-ce qu’ils vous vont ? Quel effet cela vous a fait ? Vous avez regardé dans un miroir ? Vous les avez montrés à Antoine ?
— Que de questions ! Pour Antoine, c’est non bien sûr que non.
— Cela reste donc un secret entre nous.
— Oui, nous ET Emma.
— Emma, bien sûr, mais elle ne dira jamais rien.
— J’espère.
— Et ?
— Bon d’accord… Oui, j’ai essayé… Oui, évidemment que j’ai regardé dans un miroir…
— Et ?
— N’insistez pas, je ne vous en dirai pas plus.
— C’est que vous avez aimé ! Vous ne voulez pas le reconnaître mais vous avez aimé.
— Damien. N’insistez pas, c’est gênant.
— D’accord. D’accord.Son sourire est celui d’une victoire.

Nous nous saluons au moment de pénétrer dans nos chambres respectives. Je vois bien qu’il attend, qu’il espère. Depuis le taxi, nous sommes silencieux. Cette soirée délicieuse se termine par un moment dérangeant. Un peu comme l’autre fois, en peut-être moins fort, quoique cet échange dans le taxi montre qu’il voit en moi autre chose qu’une traductrice…

La boîte est sur la table de nuit. Je voulais lui rendre mais évidemment pas devant les Chinois… Cet objet qui a tout déclenché. Je n’ai pas osé lui avouer, mais il l’a compris par ma réticence, que lorsque je l’ai essayé je me suis senti « toute chose ». Pour ...