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Tout se joue le 18 juin.
Datte: 29/01/2024, Catégories: fh, danser, amour, Voyeur / Exhib / Nudisme conte, historique, merveilleu, Auteur: Mlle Fanchette, Source: Revebebe
... l’alertant toujours du danger avec justesse. Un voile sanglant lui brouillait la vue, le tintement métallique de l’acier contre l’acier l’assourdissait mais il ne craignait rien tant il avait confiance en sa Dame. Aucun coup ne pouvait l’atteindre. Il fut rapidement rejoint par les autres chevaliers et les Français s’enfoncèrent dans les rangs adverses sans rencontrer de réelle résistance. Sur l’ordre du sire le Loré, une dizaine de cavaliers laissèrent leurs chevaux pour abattre les pieux dirigés face à la ligne de front et faciliter le passage des troupes de Jeanne. Tandis que les archers se faisaient allègrement massacrer, la chevalerie anglaise se retira vers la ligne arrière pour se rassembler et mener une contre-offensive, réussissant à ralentir l’avancée des capitaines français. Un nouveau cri retentit : — Mont-joie ! Saint Denis ! La cavalerie lourde du Dauphin venait de rejoindre les coureurs. Une nouvelle vague mortelle balaya les rangs insulaires, emportant tout sur son passage. Ceux qui le purent prirent la fuite mais les hommes de Jeanne étaient galvanisés par leurs dernières victoires, emportés par un élan vengeur. Ils fauchaient et capturaient sans trêve, avant de s’élancer à la poursuite des fuyards. Gauvain était noyé dans ce brouillard écarlate, frappant par réflexe sans plus réfléchir, ni penser. Les épaules lui tiraient, il avait le goût métallique du sang sur les lèvres. Où que se pose son regard, il ne voyait que désolation. Il ...
... sentait la victoire proche mais n’en ressentait que du dégoût. La seule chose qui le poussait à continuer la bataille était la voix qui le guidait et lui ordonnait de survivre. Il laissa les Anglais se replier sans chercher à les rattraper. La marée française passa tout autour de lui dans un vacarme étourdissant sans qu’il ne bouge. Il semblait qu’un voile l’avait recouvert, le protégeant de l’armée assoiffée de sang. Soudain, le calme retomba. Les combats s’étaient déportés, ne restaient derrière eux que les morts et les agonisants. Y avait-il vraiment un sens à ce carnage ? Gauvain tourna sur lui-même avec un arrière-goût amer dans la bouche. Il ôta ses gantelets et releva sa visière. Il se sentait soudain vieux, plus écœuré qu’à l’ordinaire aux champs de bataille. On dirait de lui qu’il s’était couvert de gloire, mais en voulait-il de cette gloire ? Les hommes qui gisaient dans la boue autour de lui n’avaient que faire des querelles qui les avaient menés là. Il soupira en s’essuyant le front. La poussière de la mêlée retomba peu à peu mais une brume fraîche persistait autour de lui malgré le soleil haut dans le ciel. Son regard fut soudain attiré par la forêt toute proche, l’arrachant à ses pensées moroses. Parmi les ombres, une imposante clarté semblait attendre. Les yeux du chevalier rencontrèrent ceux du cerf blanc… celui-ci s’ébroua et disparut d’un bond dans les bois. Gauvain sourit. Il attendait cet appel depuis si longtemps. Sans un remord, il fit ...